Final
de la Fête à Léo 2012
Une
vie de château du côté de Lignan-de-Bordeaux
Dimanche 16 septembre
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Pour le final de la Fête à Léo nous avons eu droit en
matinée aux visites de châteaux exceptionnellement ouverts pour notre plus
grand plaisir et étonnement grâce à l’amabilité de leurs propriétaires
sollicités par nos hôtes du jour. L’après
midi fut consacrée à des lectures de paysage étonnantes vues dans la vallée de
la Pimpine. Le beau temps nous a honoré de sa présence pour le plus grand
plaisir des 180 marcheurs ayant répondu à l’invitation du jour.
L’église de Lignan :
Au IIIième siècle après la première invasion Vandale vers
276, il y aurait eu la construction
de la première église sur l’emplacement actuel de l’ouvrage.
Un vestige de mur en petit appareil (mur
de moellons de petite taille). En 408 elle sera détruite par l’invasion
Normande. Construction d’un second édifice après l’invasion musulmane (732).
Cependant, les Normands envahissent, à nouveau, notre région et brûlent
Bordeaux et ses environs au cours des années 845-848.
Vers 1090, des lignanais construisent un monastère qu’ils
baptisèrent par dérision « La Galoche » faisant allusion aux
chaussures des moines. En 1111 ces moines débutèrent la construction de
l’église actuelle et y organisent un prieuré sous l’égide d’une abbaye
bénédictine Sainte Croix de Bordeaux. Louis VII le Capétien leur concède des
terres et des forêts. En 1176, l’archevêque Guillaume de Tabanac donne l’église
au Chapitre de St André. Au milieu du XIIième siècle le prieuré a pris peu
d’extension. L’église qui été destinée à devenir une abbaye devient simplement
paroissiale au cours du XIIIième siècle. En 1398 l’église est déjà dédiée à
Sainte Eulalie. La restauration de la chapelle de la vierge se fait en 1635. Ensuite
les renseignements se raréfient. Au milieu du XVIIIième siècle le compte rendu
d’une visite épiscopale permet de savoir que la nef n’est toujours pas voûtée.
Elle l’aurait été au cours des restaurations de 1857-58 par remplacement du
couvert en lambris. Entre temps l’église est désaffectée pendant la Révolution
en 1789 et la maison curiale vendue comme bien national. En 1847 Léo Drouyn
dessine une vue de la nef. De 1859 à 1861, construction du clocher actuel.
L’autel principal fut restauré en 1862 et la flèche du clocher le fut en 1869
après avoir essuyé un ouragan. De nombreuses réparations furent entreprises
régulièrement afin d’assurer une pérennité à cet édifice.
Droit de Litre :
Etait exercé par un seigneur sur une église pour les mariages et enterrements
de sa famille. La litre funéraire était une bande noire que l’on tendait ou
peignait pour les obsèques du seigneur
et qui portait ses armoiries.
Droit de banc: Droit
exclusif réservé à un notable ou
seigneur l’autorisant à posséder un banc à l’église. Il était interdit sous
peine d’amende d’occuper, déplacer ce dernier.
Droit de
sépulture : c’est le droit accordé par l’église à des seigneurs locaux de
disposer d’une sépulture dans l’église même afin d’être plus proche des
reliques si l’édifice en contient. C’était en récompense de leurs vertus et de
leur charité.
Au XIIième siècle, sur un site déjà occupé par une église
primitive, on élève un chevet, une église romane avec trois absides en
hémicycle qui s’ouvre sur un transept et qui devait initialement comporter
trois nefs. En fait, une seule nef sera
réalisée. Elle se termine par un portail simple composé de trois voussures en
plein cintre. Le clocher néogothique est adossé à la façade orientale.
L’église de Lignan possède
une statut de la Vierge à l’enfant en bois doré du XIXième siècle, une
statue en albâtre anglais du XVième siècle rénovée et un tabernacle en bois
doré du XVIIième siècle. L’ensemble de ces pièces est inscrit à l’inventaire
des monuments historiques.
Château Seguin : Il est bâti sur les fondations d’un
château appartenant à un comte carolingien qui se serait nommé Seguin. C’est un
château qui a souffert de l’invasion Normande. Il fut détruit puis reconstruit
au 18ième siècle. Il a été modifié au 19ième siècle.
Une partie de l’ancien château et du château du 19ième
cohabitent avec bonheur autour d’une cour en forme de « u ». Cette
une charmante demeure.
C’est un domaine viticole appartenant à la famille Carl
implantée sur Bordeaux depuis 1973. Cette dernière produit du vin rouge en AOC
Bordeaux supérieur.
Château Grand-Verdus : L’histoire de ce château
commencerait au 16ième siècle (1579) durant la Renaissance. Il fut
fortifié dès sa création. Un vieux vieil édifice existait sur ce site mais fut
détruit pendant la Révolution. Le château actuel fait l’objet d’une
restauration fine. Présences de fenêtres à meneaux, de tuiles à crochets, d’arêtiers
à secs dont l’ensemble rappelle une forte influence périgourdine. Les étangs
présents à proximité du château assuraient le drainage des vignes. Des
canalisations en terre cuite très anciennes ont été retrouvées dans les vignes.
C’est encore une belle bâtisse, imposante et majestueuse.
En 1810 la famille Le Grix de la Salle en fait l’acquisition
et transforme la propriété en domaine viticole. En 1973, la production du
château est vendue sous l’étiquette « Château Le Grand-Verdus ». Une
année plus tard le château est classé aux Monuments Historiques à l’inventaire
supplémentaire. La propriété produit du rouge en Bordeaux supérieur, des
Bordeaux blanc et rosé sur 97
hectares .
Château l’Isle-Fort : C’est un véritable bijou Renaissance lové
au cœur de vallons calcaires de bois et
de petits lacs dessinés pour la pêche. Les murs de la propriété ont accueilli
le roi Henri IV. Les premières traces de cette propriété dateraient de 1540. A cette époque, une
tour aurait été érigée sur ce lieu à des fins de surveillance militaire. Cette
maison forte du XVIième siècle remaniée en 1608 selon une architecture
caractéristique des constructions du début de ce siècle. A la tour militaire va
s’ajouter petit à petit des agrandissements visant à faire de ce lieu
privilégié une résidence. La construction a été mutilée au XIXième siècle avec
les suppressions du pont-levis, de l’enceinte et de la basse-cour. Léo Drouyn a
laissé un dessin de l’entrée du château (entrée non visible actuellement
car privée). Au XIXième siècle, une chapelle de style néo-gothique est venue
rejoindre l’ensemble de la bâtisse. Les douves pleines d’eau confèrent à la
bâtisse un romantisme auquel les visiteurs du jour n’ont pas manqué d’être
sensibles.
Vin bio plébiscité par la revue « Cuisine et
Vin ». Depuis 2000, le vignoble (7.5 hectares de vigne)
a été restructuré, replanté, les chais rééquipés pour produire ce vin remarqué
par la critique. Vendu en AOC Bordeaux supérieur.
La rivière de la Pimpine est le réceptacle d’un bassin versant
de 51 km2 en Entre-deux-Mers. La vallée qui accueille ce ruisseau dont elle
porte le nom a été classée « Natura 2000 » en parti grâce à la
présence du Vison d’Europe mammifère le plus menacé d’extinction sur le continent. Elle parcourt 18 km entre sa source près de
Créon et sa confluence avec la Garonne à Latresne. Durant son parcours, elle
est bordée par autant de propriétés
agricoles, que de forêts ou de zones urbaines. Elle traverse pour une grande
part des sols calcaires à astéries vieux de 30 millions d’années avec par
endroits des sols argileux et limoneux. Les précipitations gonflent les cours d’eau. Les couches de
calcaire absorbent une grande partie d’entre elles et les
« transmettent » aux strates inférieures qui alimentent à leur tour
des sources qui restituent une partie de cette eau enrichie des éléments
minéraux rencontrés au cours de ce périple. Les milieux humides qui bordent ses
berges présentent une biodiversité que nous retrouvons aussi le long de
quelques ruisseaux importants irrigants l’Entre-deux-Mers. Ils rendent de
nombreux services notamment en participant à la régulation des crues, à
l’épuration de l’eau et comme soutien d’étiage (débit le plus faible d’un cours
d’eau). Ces milieux humides participent à la limitation du nombre de zones
humides constatées depuis de trop longues années. L’urbanisation non maîtrisée
et l’intensification de l’agriculture génératrices de pollutions sont en partie
à l’origine de ces suppressions dommageables.
Sur le plan urbanistique, la Pimpine traverse une SNIEFF (
Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). Des espèces
végétales et animales rares et/ou protégées s’y côtoient. Depuis très longtemps
l’homme vit sur ses berges s’adaptant aux caprices de ses eaux. Il s’est servi
de cette rivière pour transporter sa production. IL y a aménagé des moulins,
des bassins de rétention, des aires de loisir.
Lit mineur ou lit
ordinaire désigne tout l’espace occupé par l’eau, en permanence ou
temporairement, délimité par ses berges.
Lit majeur correspond
à la limite de l’espace occupé par le cours d’eau au moment de ses crues.
Cette 21ième
journée du programme de la Fête à Léo
2012 servait de support au final de nos randonnées estivales. Nous fûmes
accueillis, avec une très grande gentillesse, par nos hôtes du jour (mairie de
Lignan-de-Bordeaux et les propriétaires viticoles de la commune ). Un apéritif
dinatoire animé musicalement par Tony Martinez et ses musiciens jazzy vint
clôturer cette magnifique saison. Un nombreux public a nourri une nouvelle fois
la convivialité ressentie sur la Fête à Léo.
Que tous et toutes en
soient remerciés(ées).
Sources :
Intervenants, les
sites dédiés, la Société Historique et Archéologique du canton de Créon,
l’association de Restauration de l’Eglise de Lignan.
Darquest Dominique.