Fête
à Léo 2012
Sur
les terres des Hospitaliers à Frontenac
Dimanche 26 août
Cliquer ici pour voir la Sortie
170 promeneurs (euses) ont répondu à l’invitation de la Fête
à Léo en pays de Frontenac dans le cadre des Scènes d’été du Conseil Général.
Le traditionnel café (offert par l’office de tourisme du canton) accompagné de
quelques douceurs, la bonne humeur ambiante, le beau temps, autant de signes
annonciateurs d’une agréable journée passée sur les traces de Léo à la
découverte du patrimoine local. Elle le fut.
«Mise en bouche» de bon matin avec la visite commentée
(itinéraire de 300 mètres )
au cœur de la carrière du Petit Grousset
par l’un de ses propriétaires M. Raffin (le propriétaire du dessus l’aurait été
également jusqu’à 60
mètres plus bas). Une boisson fraîche fut offerte aux
visiteurs, en l’honneur de «la centième visite de groupe de sa carrière ».
Son exploitation a débuté en 1860 pour s’achever en 1937.
Elle est taillée dans le calcaire à astéries (Eocène, ~ 60 millions d’années).
Il y était extrait les pierres d’angle des échoppes bordelaises et autres
maisons cossues, pierres de taille pour les murs, marches, linteaux de
cheminées et de portes. Dans les parties où le calcaire était plus tendre, il y
était prélevé des pièces pour motifs décoratifs architecturaux ou sculptures
décoratives. Dans l’histoire, l’activité d’extraction de la carrière a été très
irrégulière, dépendante soit des troubles locaux, soit du dynamisme économique.
La ligne ferroviaire Bordeaux-Eymet traversant l’Entre-deux-Mers a stimulé
l’activité des carrières en assurant le déplacement des pierres vers Bordeaux
et sa banlieue. Elle avait pris le relais des bateaux. Cette ligne transportait
aussi des passagers et des denrées. Ces carrières devinrent un temps des
champignonnières. Le champignon était cultivé sur une épaisseur de fumier de
cheval couvert de sable. Au cours de la visite, nous eûmes le loisir de
contempler un dessin (ressemblant à une tête de Mickey) réalisé au moyen d’une
lampe à carbure, ainsi qu’une niche vide de sa vierge (dérobée). Présence de
puits de sortie permettant l’accès à l’air libre en évitant des parcelles
privatives ouvrant droit à des péages.
Eglise de Daubèze :
Le nom de l’église de Daubèze apparaît pour la première fois en 1249.
Elle est dédiée à Notre Dame. Le site devait être occupé par
une église primitive estimée des XIème et XIIème siècles. L’édifice actuel
possède une nef unique, rectangulaire, lambrissée au nord de laquelle s’ouvrent
un portail et un chevet en hémicycle, s’appuyant sur une travée droite plus
large. L’abside est en cul de four. Le clocher-mur occidental qui devait
exister à l’époque romane, fut rebâti et modifié à la fin du Moyen-Age et au
milieu du XVIIIème siècle. Deux tours encadrent le clocher avec 3 cloches et un
baptistère (construction où se trouvent les fonts baptismaux). Le portail
comporte une archivolte (en architecture,
bandeau ou série de bandeaux moulurés ou ornés de sculptures enveloppant un arc
de porte ou de fenêtre) dont deux voussures sont en forme de tore, un tympan lisse (espace compris entre le linteau et les rampants d’un fronton), un
linteau orné d’un chrisme circulaire
(monogramme du Christ). Il fut
entaillé pour faciliter le passage lorsque le seuil du portail fut relevé.
Présence de quatre chapiteaux sculptés, malheureusement assez mutilés.
Toutefois, nous pouvons reconnaître un chapiteau (tête
d’une colonne couronnant le fût et
supportant le tailloir) illustrant la faute d’Adam et Eve, avec le serpent
et l’arbre de la Connaissance. Le tailloir
(partie supérieure d’un chapiteau)
porte deux personnages allongés et la Pêche Miraculeuse. A l’ouest, les
chapiteaux sont très mutilés. Léo Drouyn a identifié l’Adoration des Mages et
Daniel dans la fosse aux lions. Beaucoup de réemplois font que cette église
manque d’homogénéité architecturale. Présence de contreforts assurant à
l’église une certaine stabilité.
Eglise Notre Dame de
Frontenac : Au XIIème siècle, il est fait mention pour la première
fois de l’église de Frontenac dans le Petit Cartulaire de l’abbaye de la Sauve
Majeure. C’est un bâtiment roman très remanié. Le plan de l’ouvrage est très
classique. Il est composé d’une nef unique qui n’était pas voûtée à l’origine.
A l’ouest, un clocher-mur et à l’est une abside en hémicycle. Nous observons des moellons rubéfiés
(conséquence d’incendies) au milieu des petits moellons (très caractéristiques
de la première époque romaine) qui composent les murs de la nef. Ils
proviennent certainement de la construction gallo-romaine pré-existante qui n’a
malheureusement pas pu être localisée. Présence d’un contrefort dans le mur
sud. L’abside du XIIème siècle a disparu mais grâce au dessin que nous a laissé
Léo Drouyn, passé juste avant sa
démolition, nous avons une idée précise de ce qu’elle fut. Dans les «Variétés
girondines», il décrit le plan de l’église : elle était construite en bel
appareil, éclairée par deux baies rapprochées, avec une voûte en cul de four.
L’extérieur comporte cinq contreforts-colonnes et une rangée de modillons
supportant une corniche saillante. Le clocher-mur occidental fut édifié au
XVIème siècle. Il est percé de deux baies campanaires séparées par un
contrefort médian et flanquées de deux pinacles. Ce clocher de style gothique a
été construit à partir d’éléments du clocher-mur roman. La porte a trois
voussures. Elle offre un aspect général qui rappelle l’époque romane mais
intègre des éléments du XVIème siècle.
Cet édifice a été fortifié, si on en juge la présence d’une chambre de
défense au-dessus des voûtes de l’abside avec deux échauguettes. Au XIXème
siècle, l’église a subi de grands remaniements. L’abside a été démolie puis
reconstruite à l’identique, ce qui fit dire à Léo Drouyn: « c’est encore un monument artistique remplacé
par une œuvre de maçon ».
La nef a également été remaniée avec la mise en place d’un
berceau surbaissé en plâtre, il en est de même, entre autres rajouts, avec la
construction de trois contreforts.
Dans l’église, se trouve la statue tombale d’un chevalier
avec ses armes, en cotte de maille, une épée large et lourde, un bouclier en
forme d’écu que Léo Drouyn data de la fin XIIème-début XIIIème siècle.
Menhir de Pontaret
(Lugasson) : Ce menhir serait un vestige d’alignement de 1.90 m de haut. Il aurait pu
servir de limite aux trois communes suivantes : Lugasson, Frontenac et
Blasimon. Sur le site informatique qui évoque ce mégalithe (en grec, mégalos: grand, lithos: pierre),il
est rapporté qu’avant la première Guerre Mondiale, les maires de ces
communes se réunissaient et mangeaient dessus pour célébrer leurs bonnes
relations. Le menhir (debout) était déjà couché depuis bien longtemps. Il fut
signalé par Léo Drouyn, avant que l’abbé
Labrie tienne les propos suivants : « sans doute les restes d’un
alignement plus ou moins important ».
Commentaires sur la
présence d’une doline : Le guide s’arrêta soudainement auprès d’un
bosquet touffu, quasi impénétrable. « C’est une doline », nous
dit-il.
Au cœur de ce bosquet, un affaissement du sol héberge une
entrée de galerie qui conduit à une rivière souterraine longue d’une dizaine de
kilomètres.
Doline: La définition
générale mentionne que c’est une forme d’érosion du calcaire en contexte
karstique. Ici, nous sommes en présence de calcaire à astéries appartenant à
l’Eocène (~60 millions d’années). La
dissolution des calcaires de surface conduit à la formation de dépressions
circulaires dissimulées ici par des
arbres.
Nous sommes beaucoup trop nombreux pour envisager, en toute
sécurité, une petite visite spéléologique du site. Toutefois, il est possible
de retrouver un environnement similaire avec la visite guidée et commentée très
intéressante de la Grotte Célestine
située non loin de là.
La commanderie de
Sallebruneau : Exceptionnellement, je ne vous en livrerai pas de
compte rendu ; mais, je vous invite fortement à aller directement sur le site
officiel de la Commanderie, qui est d’une grande qualité, bien documenté et
agréablement illustré. Voici le lien pour vous y connecter :
Sources :
Intervenants, Office de tourisme du Canton de Targon, sites
dédiés.
Darquest Dominique.