Promenade
autour de Rauzan
Dimanche 15 juillet
Cliquer ici pour voir la Sortie
105 promeneurs ont répondu à l’invitation de la Fête à Léo
en pays de Rauzan. La balade guidée par Sylvie Faravel, Bernard Larrieu et Jean
François Dufaget a permis de découvrir, ou redécouvrir, ce beau pays, que leurs
commentaires habillèrent d’un intérêt supplémentaire. Le soleil fut un complice
agréable toute la journée.
L’église de Rauzan arbore un mur-clocher qui s’anima à notre
intention. Le mur situé au nord est certainement le plus ancien de l’édifice.
Le chevet plat offre trois ouvertures très étroites. La façade ouest accueille
un porche du XVIIIème siècle qui lui donne du charme, tout en protégeant son
portail et une partie des décors floraux des chapiteaux. Nous imaginons un instant,
les bienfaits d’un tel porche à Blasimon. Il pouvait contenir aisément une
centaine de personnes. Ce fut le lieu de rendez-vous des villageois en mal
d’informations. C’est sur ce lieu de mort (sous les dalles du porche présence
de nombreux notables ensevelis) que les vivants prenaient les décisions
concernant l’avenir de la commune. C’est une église charmante sauvée « du
cardinal Donnet » dit tout fort l’un des visiteurs du jour. La ville de Rauzan
s’est développée autour de son château, à l’abri des remparts alors que cette
église, plus ancienne est restée hors remparts, lui faisant face sur son
promontoire rocheux. Le château est sur le sien. Le pouvoir spirituel défit le
pouvoir politique. L’église liée au château, située à l’intérieur des remparts n’a
pas capté la foi des croyants.
Magnifique point de vue de l’arrière de l’église sur Rauzan
et son château. De là, l’église n’offre pas son plus bel aspect. Justement, Léo
Drouyn nous a laissé un magnifique dessin sur Rauzan et son château pris à
l’emplacement précis où nous nous trouvons.
L’extension des bas-côtés s’est faite au détriment de la
nef. Cela prouve le développement spirituel important qui exista à Rauzan. De
l’intérieur, le bas-côté paraît plus important que la nef principale. Le
badigeon passé sur les murs cache les moellons existants ; malgré ce dernier,
quelques traces de fresque semblent défier l’oubli. Au Moyen Age,
« on » a horreur de la pierre apparente. C’est la raison pour
laquelle, les murs des églises étaient enduits de couleurs. Les décors sont
très sobres, excepté les écus peints au croisement des voûtes. Ils sont dédiés
à St Pierre, St Sébastien et St Nicolas. Au 16ème siècle, les pieds
de voûte sont sculptés de lions en l’honneur de la famille Duras, dont les
armes nobiliaires en étaient ornées.
Traversée à pied de Rauzan. Au détour d’une rue, nous fûmes
face à une maison, dont l’une des particularités est de confondre le mur
porteur et le rempart. Le balcon est supporté par des Cariatides. Sur la
façade, présence de tritons et de Bacchus, sculptés à même le mur.
La petite chapelle associée au château, rénovée au 19ème
siècle, offre peu d’intérêt, si ce n’est de poser la question de son utilité
passée. Question restée sans réponse.
Autre questionnement avec la traversée du quartier « le
petit Versailles », dont le nom reste une énigme. Une maison d’allure
médiévale (14ème ou 15ème siècle) retint quelques
secondes l’attention du groupe. En réalité, là aussi, pas ou peu d’infos.
Château de Cazevert : Sur sa butte, occupant l’un des
points les plus hauts de l’Entre-deux-Mers (130 m ), il prolonge la
présence et l’activité humaine sur ce site depuis la Préhistoire. A l’époque
romaine, ce lieu élevé, permettait de bien contrôler les environs.
L’exploitation des forêts immenses a soutenu l’économie à un autre moment. Lieu
retiré, il encouragea la méditation. Une petite communauté y vivait. Vivants,
ils dépendaient de Blazimon pour l’état civil. Morts, ils étaient pris en
charge par Rozan.
Depuis quelques années, la chapelle de Cazevert est
transformée en grange, chais ou hangar à matériel agricole. Léo Drouyn l’a
visitée en 1860. L’édifice est assez bas, long, avec des contreforts à glacis
et des fenêtres romanes. Ce lieu de culte a fonctionné jusqu’à la Révolution.
Le chevet s’est effondré après une partie de la nef, il y a une vingtaine
d’années. Sur ses murs, nous constatons un réemploi de pierres, vestiges de
l’ancienne villa gallo-romaine. La continuité de la présence humaine avec les
démolitions et reconstructions rendent particulièrement délicat le travail des
archéologues.
Le traditionnel pique-nique s’est déroulé au château Réal,
dont les propriétaires se sont fendus d’un aimable «apéro-dégustation».
La chapelle de La Veyrie, elle aussi sise sur un point de
vue imprenable, partageait autrefois le site avec son cimetière. Le texte le
plus ancien daterait cette chapelle du 13ème siècle. Le cadastre
Napoléonien évoque sa présence.
Château Villate : Le propriétaire nous a accueillis sur
le pas de sa magnifique demeure, couvée par des séquoias majestueux. La façade
construite en bel appareil affichait des linteaux de réemploi d’un bel effet.
Château érigé sur l’emplacement d’une construction plus ancienne (13ème
siècle, nous a-t-on dit). Dans la cour, un pigeonnier carré accompagne cette
maison bourgeoise. Le grand escalier présent sur la façade d’accueil a permis
au groupe de poser pour la traditionnelle photo souvenir d’une journée agréable
et riche en points de vue imprenables.
Une cuve à nettoyer les chevaux en pierres de taille enduites
nous a été présenté comme exceptionnelle.
Visite et dégustation à la cave coopérative de Rauzan
Grangeneuve.
Les principales caves coopératives de l’Entre-deux-Mers sont
nées après la crise de 1929.
Mutualiser les investissements, les moyens de vinification,
le savoir, les conseils ont permis aux
petites propriétés de survivre et de se développer. La cave visitée aujourd’hui
couvre 3000 hectares
de vignobles au cœur de l’Entre-deux-Mers, à laquelle ont adhéré 300
coopérateurs. Il y est produit du vin d’AOC en Bordeaux supérieur rouge, blanc,
rosé et Crémant de Bordeaux. 5 millions de bouteilles sont produites dans cette
cave, dont 1 million consacré au marché chinois.
83% des cépages rouges sont des merlots cabernet franc et
cabernet sauvignon, 17% des cépages blancs sont des sauvignon, sémillon et muscadelle.
La production de vins de haut de gamme est recherchée. Le
vin produit dans cette « usine » vise à « coller » au plus
près au goût des consommateurs. Peu de vin de garde, surtout du vin de consommation
proche du moment de l’achat. La vinification individuelle est aussi pratiquée.
Des équipements technologiques «dernier cri » sont présents dans les
ateliers. La conduite raisonnée du vignoble, la lutte biologique intégrée, le
recyclage des déchets et la démarche de développement durable font l’objet
d’une attention permettant de viser une production de grande qualité. Les caves
de Rauzan sont certifiées ISO 9001 et 14001 pour l’environnement.
Visite du château de Rauzan :
Ce château est bâti sur l’emplacement d’une construction
plus modeste qui devait dater du 13ème siècle. Il est la propriété de la
commune de Rauzan depuis 1900 et classé monument historique depuis 1862. Le
premier propriétaire connu serait Rudel le vieux, vicomte de Bergerac au 13ème
siècle. Il occupa une position stratégique sur la route de Bordeaux. Il appartint,
très tôt au domaine royal anglais, fut pris par Duguesclin pendant la guerre de
Cent ans. Il repassera sous l’autorité des Anglais et sera la propriété des
Madaillan et des Angevin. Les ducs de Duras et seigneurs de Rauzan seront
propriétaires de cette forteresse.
L’édifice est bâti sur une butte (rocher) protégée par de
puissants contreforts et une enceinte aux murs épais. Léo Drouyn a dessiné le
rocher supportant la forteresse. Au gré des sièges subis, son architecture a
évolué. Le logis était protégé par des échauguettes. Le donjon haut de 31 mètres , les tours
carrées, notamment celles du puits, de la prison et de l’escalier étaient
toutes percées de meurtrières. Le vaste logis seigneurial s’est ajouté au
donjon (mur épais de 2 m )
avec un confort croissant au fur et à mesure du temps. Une barbacane, en partie
restaurée, assurait la défense conjointe de la porte d’entrée au château et du
pont-levis. Outre sa richesse architecturale et historique, le château a des
murs où l’on retrouve les marques des tâcherons qui l’ont construit. Par
endroit, on peut observer quelques traces de peintures murales. Une partie de
l’année, ce château fait l’objet de visites payantes, conduites par les guides
de l’office du tourisme de Rauzan.
Une nouvelle journée, riche en découvertes et sensations,
passée en compagnie des Amis de Léo Drouyn, sur ses traces et sous un ciel
clément. Il a encore fait beau sur la Fête à Léo. Que celles et ceux qui ont
œuvré de près ou de loin à la réussite de cette journée en soient remerciées
(és) !
Sources :
Intervenants, Office du Tourisme de Rauzan, les différents
sites dédiés aux édifices visités.
Darquest Dominique