mercredi 8 août 2012

Rauzan le 15 Juillet 2012 - Compte-rendu


Promenade autour de Rauzan
Dimanche 15 juillet

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105 promeneurs ont répondu à l’invitation de la Fête à Léo en pays de Rauzan. La balade guidée par Sylvie Faravel, Bernard Larrieu et Jean François Dufaget a permis de découvrir, ou redécouvrir, ce beau pays, que leurs commentaires habillèrent d’un intérêt supplémentaire. Le soleil fut un complice agréable toute la journée.


L’église de Rauzan arbore un mur-clocher qui s’anima à notre intention. Le mur situé au nord est certainement le plus ancien de l’édifice. Le chevet plat offre trois ouvertures très étroites. La façade ouest accueille un porche du XVIIIème siècle qui lui donne du charme, tout en protégeant son portail et une partie des décors floraux des chapiteaux. Nous imaginons un instant, les bienfaits d’un tel porche à Blasimon. Il pouvait contenir aisément une centaine de personnes. Ce fut le lieu de rendez-vous des villageois en mal d’informations. C’est sur ce lieu de mort (sous les dalles du porche présence de nombreux notables ensevelis) que les vivants prenaient les décisions concernant l’avenir de la commune. C’est une église charmante sauvée « du cardinal Donnet » dit tout fort l’un des visiteurs du jour. La ville de Rauzan s’est développée autour de son château, à l’abri des remparts alors que cette église, plus ancienne est restée hors remparts, lui faisant face sur son promontoire rocheux. Le château est sur le sien. Le pouvoir spirituel défit le pouvoir politique. L’église liée au château, située à l’intérieur des remparts n’a pas capté la foi des croyants.
Magnifique point de vue de l’arrière de l’église sur Rauzan et son château. De là, l’église n’offre pas son plus bel aspect. Justement, Léo Drouyn nous a laissé un magnifique dessin sur Rauzan et son château pris à l’emplacement précis où nous nous trouvons.
L’extension des bas-côtés s’est faite au détriment de la nef. Cela prouve le développement spirituel important qui exista à Rauzan. De l’intérieur, le bas-côté paraît plus important que la nef principale. Le badigeon passé sur les murs cache les moellons existants ; malgré ce dernier, quelques traces de fresque semblent défier l’oubli. Au Moyen Age, « on » a horreur de la pierre apparente. C’est la raison pour laquelle, les murs des églises étaient enduits de couleurs. Les décors sont très sobres, excepté les écus peints au croisement des voûtes. Ils sont dédiés à St Pierre, St Sébastien et St Nicolas. Au 16ème siècle, les pieds de voûte sont sculptés de lions en l’honneur de la famille Duras, dont les armes nobiliaires en étaient ornées.

Traversée à pied de Rauzan. Au détour d’une rue, nous fûmes face à une maison, dont l’une des particularités est de confondre le mur porteur et le rempart. Le balcon est supporté par des Cariatides. Sur la façade, présence de tritons et de Bacchus, sculptés à même le mur.

La petite chapelle associée au château, rénovée au 19ème siècle, offre peu d’intérêt, si ce n’est de poser la question de son utilité passée. Question restée sans réponse.
Autre questionnement avec la traversée du quartier « le petit Versailles », dont le nom reste une énigme. Une maison d’allure médiévale (14ème ou 15ème siècle) retint quelques secondes l’attention du groupe. En réalité, là aussi, pas ou peu d’infos.
Château de Cazevert : Sur sa butte, occupant l’un des points les plus hauts de l’Entre-deux-Mers (130 m), il prolonge la présence et l’activité humaine sur ce site depuis la Préhistoire. A l’époque romaine, ce lieu élevé, permettait de bien contrôler les environs. L’exploitation des forêts immenses a soutenu l’économie à un autre moment. Lieu retiré, il encouragea la méditation. Une petite communauté y vivait. Vivants, ils dépendaient de Blazimon pour l’état civil. Morts, ils étaient pris en charge par Rozan.
Depuis quelques années, la chapelle de Cazevert est transformée en grange, chais ou hangar à matériel agricole. Léo Drouyn l’a visitée en 1860. L’édifice est assez bas, long, avec des contreforts à glacis et des fenêtres romanes. Ce lieu de culte a fonctionné jusqu’à la Révolution. Le chevet s’est effondré après une partie de la nef, il y a une vingtaine d’années. Sur ses murs, nous constatons un réemploi de pierres, vestiges de l’ancienne villa gallo-romaine. La continuité de la présence humaine avec les démolitions et reconstructions rendent particulièrement délicat le travail des archéologues.

Le traditionnel pique-nique s’est déroulé au château Réal, dont les propriétaires se sont fendus d’un aimable «apéro-dégustation».

La chapelle de La Veyrie, elle aussi sise sur un point de vue imprenable, partageait autrefois le site avec son cimetière. Le texte le plus ancien daterait cette chapelle du 13ème siècle. Le cadastre Napoléonien évoque sa présence.

Château Villate : Le propriétaire nous a accueillis sur le pas de sa magnifique demeure, couvée par des séquoias majestueux. La façade construite en bel appareil affichait des linteaux de réemploi d’un bel effet. Château érigé sur l’emplacement d’une construction plus ancienne (13ème siècle, nous a-t-on dit). Dans la cour, un pigeonnier carré accompagne cette maison bourgeoise. Le grand escalier présent sur la façade d’accueil a permis au groupe de poser pour la traditionnelle photo souvenir d’une journée agréable et riche en points de vue imprenables.
Une cuve à nettoyer les chevaux en pierres de taille enduites nous a été présenté comme exceptionnelle.

Visite et dégustation à la cave coopérative de Rauzan Grangeneuve.
Les principales caves coopératives de l’Entre-deux-Mers sont nées après la crise de 1929.
Mutualiser les investissements, les moyens de vinification, le savoir, les conseils ont permis  aux petites propriétés de survivre et de se développer. La cave visitée aujourd’hui couvre 3000 hectares de vignobles au cœur de l’Entre-deux-Mers, à laquelle ont adhéré 300 coopérateurs. Il y est produit du vin d’AOC en Bordeaux supérieur rouge, blanc, rosé et Crémant de Bordeaux. 5 millions de bouteilles sont produites dans cette cave, dont 1 million consacré au marché chinois.
83% des cépages rouges sont des merlots cabernet franc et cabernet sauvignon, 17% des cépages blancs sont des sauvignon, sémillon et  muscadelle.
La production de vins de haut de gamme est recherchée. Le vin produit dans cette « usine » vise à « coller » au plus près au goût des consommateurs. Peu de vin de garde, surtout du vin de consommation proche du moment de l’achat. La vinification individuelle est aussi pratiquée. Des équipements technologiques «dernier cri » sont présents dans les ateliers. La conduite raisonnée du vignoble, la lutte biologique intégrée, le recyclage des déchets et la démarche de développement durable font l’objet d’une attention permettant de viser une production de grande qualité. Les caves de Rauzan sont certifiées ISO 9001 et 14001 pour l’environnement.

Visite du château de Rauzan :
Ce château est bâti sur l’emplacement d’une construction plus modeste qui devait dater du 13ème siècle. Il est la propriété de la commune de Rauzan depuis 1900 et classé monument historique depuis 1862. Le premier propriétaire connu serait Rudel le vieux, vicomte de Bergerac au 13ème siècle. Il occupa une position stratégique sur la route de Bordeaux. Il appartint, très tôt au domaine royal anglais, fut pris par Duguesclin pendant la guerre de Cent ans. Il repassera sous l’autorité des Anglais et sera la propriété des Madaillan et des Angevin. Les ducs de Duras et seigneurs de Rauzan seront propriétaires de cette forteresse.

L’édifice est bâti sur une butte (rocher) protégée par de puissants contreforts et une enceinte aux murs épais. Léo Drouyn a dessiné le rocher supportant la forteresse. Au gré des sièges subis, son architecture a évolué. Le logis était protégé par des échauguettes. Le donjon haut de 31 mètres, les tours carrées, notamment celles du puits, de la prison et de l’escalier étaient toutes percées de meurtrières. Le vaste logis seigneurial s’est ajouté au donjon (mur épais de 2 m) avec un confort croissant au fur et à mesure du temps. Une barbacane, en partie restaurée, assurait la défense conjointe de la porte d’entrée au château et du pont-levis. Outre sa richesse architecturale et historique, le château a des murs où l’on retrouve les marques des tâcherons qui l’ont construit. Par endroit, on peut observer quelques traces de peintures murales. Une partie de l’année, ce château fait l’objet de visites payantes, conduites par les guides de l’office du tourisme de Rauzan.

Une nouvelle journée, riche en découvertes et sensations, passée en compagnie des Amis de Léo Drouyn, sur ses traces et sous un ciel clément. Il a encore fait beau sur la Fête à Léo. Que celles et ceux qui ont œuvré de près ou de loin à la réussite de cette journée en soient remerciées (és) !

Sources :
Intervenants, Office du Tourisme de Rauzan, les différents sites dédiés aux édifices visités.

Darquest Dominique