lundi 18 juillet 2011

Sortie nocturne à Bourg-sur-Gironde Samedi 9 juillet 2011

Photos d'Yves Carlier
Visite de Bourg-sur-Gironde

200 personnes se sont présentées au Syndicat d’Initiative de Bourg-sur-Gironde à l’invitation de la Fête à Léo 2011. Sylvie Névéol leur a présenté et commenté son exposition de photographies des rivages estuariens. Originaire de Bourg, riveraine de l’estuaire, elle était heureuse de nous faire partager les sensations visuelles et affectives que lui procure ce milieu.
Le cocktail dînatoire proposé par le Syndicat d’Initiative et le Syndicat Viticole des Côtes de Bourg fut comme à son habitude d’une grande qualité. L’animation musicale concomitante assurée par l’école de musique du Bourgeais s’est déroulée sous la halle municipale, située à deux pas des convives. Nous avons eu le loisir d’entendre des voix prometteuses. Un gâteau anniversaire avec bougies rappelant les dix ans de la Fête à Léo fut offert à Bernard Larrieu, tout ému par ce geste d’une grande gentillesse.
Dans sa présentation de la soirée, Bernard Larrieu eut le regret de nous annoncer l’absence de Didier Coquillas récemment hospitalisé. Ce dernier devait assurer la visite commentée sur le thème «Arbres, paysages et rivages de l’Estuaire ou l’histoire de nos environnements». Bernard Larrieu proposa, à la place du thème prévu, une évocation de Bourg-sur-Gironde à partir des «portes de la ville, témoins de son histoire». Vu l’état de sécheresse ambiante, les services préfectoraux avaient interdit tout usage de torches. Un grand nombre de participants utilisèrent leurs lampes électriques; la puissance de certaines d’entre elles permirent à l’intervenant de montrer avec plus d’efficacité les détails mis en exergue par ses propos.


Au cours de cette visite improvisée, nous avons cheminé à travers la ville et stationné sur les lieux les plus remarquables de la cité pour y écouter les commentaires de l’historien.
Cette ville est construite en grande partie sur un éperon rocheux. La présence d’une villa gallo-romaine y est attestée. Elle hébergea un couvent. Une citadelle fortifiée occupa une grande surface de la ville ancienne. Ses murailles furent mainte fois rénovées suite à de violents conflits. Son port joua un rôle décisif dans plusieurs batailles navales. A propos de Bourg,Léo Drouyn disait (entre 1857 et 186): «les quelques ruines qui restent encore à Bourg ne doivent pas seules attirer le voyageur: ceux qui aiment le pittoresque doivent aussi parcourir les environs de la ville…»

Toutefois, c’est à une histoire de portes que nous eûmes droit pendant une partie de la visite. La première d’entre elles fut la porte de la «Goutinière», qui en fait n’en fut jamais une.

C’est en réalité une ouverture pratiquée dans le rempart en 1849, destinée à assainir le cloaque qui séparait la vieille ville (ville antique) de la ville nouvelle. Les eaux usées se déversaient jusqu’à la Dordogne. Une fois ces eaux canalisées, il fut possible de réaliser l’escalier actuel. La rue doit son nom à cette présence des eaux souillées. L’ancienne ville était, elle aussi, coupée en deux parties. Un autre fossé séparait la ville médiévale de la citadelle fortifiée par le Duc d’Epernon.

'Porte de Blaye: Léo Drouyn n’a connu la porte de Blaye qu’après sa démolition partielle. Il s’en fit une idée d’après une aquarelle antérieure. Il disait d’elle :«elle s’ouvrait entre deux tours, celle qui existe encore appelée tour de Gog ou Gogues et celle qui a disparu, de forme barlongue»

Elle doit son nom au fait qu’elle donne accès à la route qui conduit à la ville de Blaye et qui autrefois supportait de nombreux échanges commerciaux. Cette porte fut détruite en 1840. Nous devons à un habitant de la ville le dessin de cette porte réalisé la veille de sa destruction. Une reproduction circula ce soir là montrant l’impressionnante porte. Il n’y aurait pas en Gironde d’exemple similaire de porte fortifiée de cette ampleur. Actuellement, reste visible la tour ronde. Cet ensemble défensif, complexe, défendit la ville des agressions multiples auxquelles la cité fut soumise. Cette porte fortifiée fut refaite fin XVème siècle par le roi de France. Elle serait datée du XIIIème siècle et est inscrite aux Monuments Historiques en 1925. 
Porte de l’Esconge', devant son nom à la famille Conges proche de ces lieux. Elle est appelée aussi porte de la «Retraite», de la «Marine», des «Espagnoles». Elle permettait l’accès direct au port de Bourg-sur-Gironde. Elle est datée du XIIème siècle, remaniée au XIXème siècle. Elle fut à maintes reprises fermée et ouverte. Lorsque le port fut envasé, la porte a été condamnée car jugée trop dangereuse. Elle serait située dans un des lieux les plus anciens de la ville, puisque appartenant au rempart daté du XIIIème siècle. Porte de la Mer. Datée du XIIIème siècle, elle est inscrite aux Monuments Historiques en 1925. Elle est appelée aussi porte de «la Fontaine»ou porte «Bataillère». Elle est la seule rescapée de l’enceinte fortifiée de Bourg. Ses sœurs, la porte de Blaye, la porte St André ont été emportées par des aménagements de voirie au XIXème siècle.


Nous avons visité le lavoir dont la date de construction est gravée :1828. A l’origine, le vieux lavoir se situait près de la fontaine. Vieux et pas assez grand, ce dernier fut remplacé par un nouveau lavoir reconstruit à quelques dizaines de mètres. Il est considéré comme l’un des plus beaux lavoirs de Gironde. Lieu de discussions, il était incontournable pour ceux qui voulaient être informés des derniers potins.
Ce fut l’endroit retenu par Bernard Larrieu pour présenter aux curieux qui le suivaient depuis plus d’une heure une projection privée des dessins, gravures eaux-fortes montrant la cité de Bourg-sur-Gironde au cours de son histoire. Nous retiendrons la qualité ethnographique et artistique des dessins de Herman Van Deren* et de Léo Drouyn, qu’on ne présente plus.


Nous avons fait une halte à la fontaine d’époque antique. Elle domine un réservoir enterré et volumineux. Sa voûte creusée dans la roche est construite par endroit en appareillage moyen. Une niche est présente sur le fond de la paroi. Elle était destinée à accueillir la statue de la divinité de la source.
Nous avons remarqué la maison dite «mauresque». La légende raconte que le propriétaire de cette bâtisse résidant dans les colonies et passionné d’architecture mauresque voulut se faire plaisir en habillant la façade donnant sur la Dordogne dans ce style architectural, alors qu’il habillait la façade côté rue d’un style XVIIIème siècle.


Quelques mots encore concernant la reconstruction de l’église St Géronce, entreprise par l’architecte diocésain Labbé. Les nombreuses péripéties qui accompagnèrent la réalisation de l’édifice ont fait que le chevet de l’église (contrairement à la tradition) est dirigé vers le sud. Elle remplaçait l’église initiale dédiée à St Giron, détruite précédemment.
Bernard Larrieu évoqua, pendant la visite, le tragique sort des moines qui périrent dans l’effondrement de leur abbaye, suite à l’affaissement brutal d’une partie de la falaise le 1er février 1595.

Nous sommes revenus par la rue empruntant la Porte du Port, sujet de deux gravures de Léo Drouyn. Il écrivait, pensant que c’était la seule encore intacte au moment de son passage : «probablement sauvée parce qu’elle recouvre une très rapide (la grande rue du port) dans laquelle les gros fardeaux ne peuvent pas monter'…»

Nous avons été accueillis à l’Hôtel de la Jurade, qui abrite actuellement le Syndicat d’Initiative. Ce bâtiment érigé en 1750 est inscrit aux Monuments Historiques de 1973. C’est dans cet hôtel que les Jurats se réunissaient pour administrer la ville et exercer le pouvoir de justice. La façade et le campanile sont du XVIIIème siècle.
Autre curiosité architecturale de Bourg-sur-Gironde : la 
«maison du XVIIIème siècle», considérée localement comme l’un des plus beaux fleurons de la ville. Erigée sur trois niveaux, elle présente une porte en bois avec une allégorie de la Victoire à son sommet. A l’étage, les fenêtres sont rythmées de pilastres sobres et ornées de mascarons. La visite s’est conclue par un pot de l’amitié offert par le Syndicat d’Initiative, qui une nouvelle fois, a fait preuve d’une grande hospitalité envers les participants de la Fête à Léo à Bourg-sur-Gironde.

*Herman Van Deren : Artiste peintre hollandais, mort à 30 ans en 1639, ayant vécu à Bordeaux.

Sources :
Bernard Larrieu
www.bourg-gironde.net
Recueil «Circuit Léo Drouyn en Pays de la Haute Gironde» - Editions de l’Entre-deux-Mers.


Dominique Darquest





Bourg-sur-Gironde
« Arbres, paysages et rivages de l’Estuaire ou l’histoire de nos environnements »
Randonnée nocturne
• Le thème retenu cette année est celui de l'histoire de nos environnements Cet aspect est, à Bourg, essentiel, : un promontoire rocheux au bord de l'Estuaire, face à la confluence de la Dordogne et de la Garonne, telle est la première donnée. Comment les hommes vont-ils, au fil du temps, jouer avec cet environnement, le faire évoluer ou évoluer avec lui, tel sera le thème de la promenade à laquelle Didier Coquillas nous convie.
> Visites guidée et commentée par Didier Coquillas (historien, médiateur scientifique). En partenariat avec le Syndicat d'Initiative du canton de Bourg, la Commune de Bourg, le Syndicat Viticole des Côtes de Bourg, l’Ecole de Musique du Bourgeais et les Amis de Léo Drouyn.

18h30 : Syndicat d'Initiative : Présentation de l’exposition de photographies des rivages estuariens par Sylvie Névéol.
19h00 : Concert sous la halle proposé par l’école de Musique du Bourgeais.
19h45 : Cocktail dînatoire offert par le Syndicat d'Initiative et le Syndicat Viticole des Côtes de Bourg (réservation obligatoire au 05 57 68 31 76).

20h30 : Départ de la visite guidée de Bourg avec Didier Coquillas sur le thème des « Arbres, paysages et rivages de l’Estuaire ou l’histoire de nos environnements ».

Déroulé de l’histoire de Bourg à travers ses éléments de fortifications et les événements militaires qui ont jalonné son évolution urbaine.
Place de la Halle
Porte de Blaye
Carrefour du moulin rompu
Allées des chênes
Escarpes
Ancienne abbaye
Musée des calèches

Escalier du Roi
Port
Porte de la Mer

23h30/00h00 : Pot de l'amitié au Syndicat d'Initiative.

Manifestation gratuite
Informations
Syndicat d’Initiative
du canton de Bourg
Place de la Libération,
33 710 Bourg
tel : 05 57 68 31 76
Courriel : ot@canton-de-bourg.org