vendredi 11 juin 2010

Lancement de La Fête à Léo à Coutras 30 mai 2010


[WWW]Les photos de la sortie d'Yves Carlier

Nous partons sous la pluie, mais en co-voiturage : elle ne nous décevra pas, puisqu’elle aura « l’obligeance » de nous accompagner jusqu’à la fin du repas. Arrivés à l'antique Corterate, nous retrouvons nos principaux responsables, dont Bernard LARRIEU et Anne-Marie MIGAYRON, mais aussi MM. David REDON, Président du GRAHC (Groupement de Recherches Archéologiques et Historiques de Coutras), et André STANGHELLINI,
président de l’Association Historique de Puynormand, qui nous reçoivent à la Mairie autour d’un bon café ! Passé le temps des retrouvailles, c’est sous la bruine que le Président David nous explique les différentes volte face, qui à partir de 1825 aboutiront en 1886, à l’édification d’une nouvelle mairie… Ensuite, nous nous retournons pour voir le puits attribué à Henri IV….et évoquer le Château de Coutras !



I – PUITS HENRI IV ET CHATEAU DE COUTRAS


Le puits attribué à Henri IV, aurait dû l’être à Henri de Navarre, car le passage le plus significatif du personnage remonte à la « Bataille de Coutras » - 20 Octobre 1587 - où il n’était que le Chef de l’Armée Protestante. Mais il faut aussi souligner une autre anomalie, car le bon Roi ne va naître qu’en 1553, alors que le puits est daté de 1551 !
Qu’importe, il fait la fierté des Coutrillons et nos amis du GRAHC, comme la municipalité, l’ont adopté comme logo :
Ce puits porte une fière devise : « Nodos virtute resolvo », soit : « La vertu se joue des difficultés ».
Pour de plus amples renseignements sur ce puits, comme pour le reste des visites, il semble important de lire :
· les documents mis à la disposition des personnes intéressées par le GRAHC, sur son site : [WWW]http://www.grahc.free.fr/
· la plaquette éditée dans le cadre des « Scènes d’Eté », dans la série CIRCUIT LEO DROUYN : « Ballade au fil de l’Histoire et du Patrimoine de Coutras. »


II – LA GARE DE COUTRAS


Aujourd’hui évoquer la gare de Coutras permet de revenir sur son époque faste de fin du XIX ème et début du XX ème… En écoutant M. David REDON, nous apprenons qu’elle a été inaugurée en 1852, et que grâce à l’arrivée du Chemin de Fer, c’est un moyen de transport génial qui va acheminer les produits beaucoup plus facilement qu’avec les charrettes… à défaut de bateaux ! Ainsi le train permet de faire transiter les marchandises de l’Est de la France, vers l’Ouest, et à Coutras se pose un double choix pour prolonger leur voyage :
· Vers le Nord et les régions proches : Charente-Poitou, Touraine, Vendée….
· Vers le Sud et les régions proches : Aquitaine, Pays-Basque, Midi-Pyrénées…
Lors de son implantation, cette gare a donc joué un rôle de triage, avec l’un des tout premiers ronds pivotants, permettant d’orienter les machines plus facilement. Toutefois, cet aménagement avait nécessité la surélévation de plusieurs mètres des quelques trente hectares occupés par la station, d’où l’existence des nombreux étangs, proches de celle-ci, sans rapport avec ceux de la forêt voisine de la Double. Fait très important : elle employait plus de 600 personnes… Enfin, un très grave accident survenu le 24 août 1907 fut à la base d’une loi relative à la sécurité ferroviaire, par laquelle un train ne peut avancer vers l’aiguillage suivant s’il n’est pas positionné correctement. Malheureusement, l’apparition des camions au XX ème siècle a réduit de plus en plus l’activité de fret de la SNCF, en particulier à la gare de Coutras, réduisant par là-même son effectif à seulement quelques employés aujourd’hui !
Conscients des problèmes d’adaptation de la gare à la période actuelle, nous poursuivons, toujours sous la bruine, notre visite vers la Dronne, et le moulin détruit en 1967.


III – LE MOULIN DE COUTRAS ET NAVIGATION SUR LA DRONNE


Nous longeons la Dronne, et arrivons à un petit square : l’Esplanade Charles De GAULLE., située en face du barrage, proche du pont menant à Guîtres. C’est M. Philippe RALLION, du GRAHC, qui nous raconte son histoire, caractérisée par une multitude de successions, obligeant les différents meuniers à rechercher un morcellement minimum.
C’est le Duc de Richelieu qui en fait l’acquisition en 1761- Louis Antoine du Plessis, duc de Fronsac, fils du Maréchal de Richelieu ; il est le père du futur Premier Ministre de Louis XVII, Emmanuel de Vignerot du Plessis (né en 1766 à Paris et mort en 1822). Pour cause d’exil avec le Roi, le moulin sera vendu comme bien national, en 1796.
Au XIX ème siècle, il est acquis par M. SARAZIN, qui continue à y moudre du blé, puis acquiert une technique hongroise de mouture du blé, à base de cylindres. Enfin, c’est la famille BAUDOU, qui le reprend, et l’inclut dans la fabrication des fameux « Pneus Increvables BAUDOU »... Mais son obsolescence conduit la municipalité à le racheter, pour le détruire en 1967… Quant à la Dronne, si elle est naturellement navigable jusqu’au moulin de Coutras – c’est un tout petit parcours si l’on part de l’Isle, distante de quelques centaines de mètres ! Mais, dès 1696, des études ont été menées, et en 1765 un devis permettait de chiffrer le coût de 22 écluses pour aller à Périgueux. Alors, après quelques retards imputables en partie à la Révolution, elle sera navigable en 1837, mais l’arrivée du chemin de fer entraîne son rapide déclin. Enfin la rivière sera déclassée officiellement en 1957.
Quant à nous, c’est toujours debout sous la bruine que nous accueillons Mme Anne-Marie COCULA, pour évoquer la Bataille de Coutras.


IV - LA BATAILLE DE COUTRAS : 20 OCTOBRE 1587


Cette bataille célèbre a permis à HENRI de NAVARRE, futur HENRI IV, de battre le favori du Roi HENI III : le Duc de ANNE de JOYEUSE, qui à 27 ans, mourut sur le champ de bataille. Les forces en présence sont difficilement évaluables aujourd’hui :
· Si pour les Catholiques, des chiffres de 4 à 5000 fantassins et 1500 cavaliers sont souvent évoqués (cf. site Wikipédia : la bataille de Coutras ou « Le Circuit Léo DROUYN ; Balade au fil de l’Histoire et du Patrimoine de Coutras », Mme COCULA considère qu’un chiffre de l’ordre de 2000 devrait être suffisant.
· Et pour les Protestants d’HENRI de NAVARRE, leur nombre varie de 5000 fantassins et 1800 cavaliers pour la référence Wikipédia, à 1200-1500 pour le document relatif au « Circuit Léo DROUYN déjà cité », alors que Mme COCULA considère qu’un chiffre de l’ordre de 300 devrait être suffisant.
· Mais le nombre de morts catholiques, environ 2000, semble incontesté !
Si Mme COCULA a souvent fait référence à l’année 1987 lors de son exposé, c’est parce que l’association de « la Bataille de Coutras », dont elle était administratrice, s’était réunie à Coutras pour honorer le 400 ème anniversaire de la bataille !
Pour le futur Roi de France, cette victoire ne fit que précéder quelques évènements très favorables pour lui, comme les décès du Duc de Guise et du Prince de Condé, ou le favoritisme d’HENRI III envers une autre figure locale d’Aquitaine : le Duc d’EPERNON.
Mais le temps qui passe et ces aventures (bientôt) royales nous ont donné faim, et c’est à l’abri de la salle des fêtes, proche de la piscine, que nous pouvons nous sustenter.


V – L’EGLISE SAINT JEAN BAPTISTE DE COUTRAS


C’est M. Philippe BEZKOROWAJNY qui nous y accueille, d’abord à l’extérieur pour voir son chevet, en pleine restauration, puis nous le contournons pour entrer par le porche latéral : Il nous explique que cette église dédiée à Saint Jean Baptiste, est le témoin privilégié des évènements de Coutras, au moins depuis l’époque mérovingienne :
· Les sarcophages mérovingiens, découverts en 1981, (qui contenaient de magnifiques bijoux - aujourd’hui conservés au Musée d’Aquitaine à Bordeaux), toujours visible au fond de la nef, correspondent aux tombes de personnes de statut social élevé ; ce qui témoigne d’un bourg déjà riche et assez important.
· Cette église fut donnée à l’abbaye de Guîtres par Etienne de Mont, seigneur de la ville au XI ème siècle
· « Les entrailles d’Anne de JOYEUSE » y seraient conservées!
Mais elle a subit de nombreuses transformations, dont :
· Un remaniement au XV ème qui lui accole deux bas-côtés,
· Le passage du Cardinal Donnet en 1874, qui lui attribue un nouveau clocher, tout en conservant l’ancien, sur la croisée du transept.
· L’intervention de l’architecte bordelais Pierre Durand, qui démolit l’ancien porche et la façade néo-gothique, et agrandit l’église par deux nouvelles travées, à l’ouest.
Mais il est maintenant l’heure de partir se promener vers la plus grande distillerie de France, pour les marcs et les lies de vins, l’UCVA et surtout, il ne pleut plus….


VI – LA DISTILLERIE DE COUTRAS


Le Directeur M. LETOURNEAU, indisponible, a délégué à M. David REDON le pouvoir de nous la faire visiter. Afin de mettre en valeur l’intérêt national que présente cette distillerie, il semble utile de rappeler :
1. Que la loi fait aujourd’hui aux viticulteurs obligation de distiller les sous-produits que sont :
a. Les marcs,
b. Les lies de vin.
2. Que la distillerie UCVA de Coutras a une zone d’influence sur tout le grand Sud-Ouest : de l’Ile de Ré au Pays-Basque …
3. Que généralement les distilleries de Gironde sont réputées pour leurs fortes odeurs, comme à Saint Genès de Lombaud, ou à Marcillac…
Cette distillerie est fondée entre 1925 et 1930 par Noël DOURSAT. D'importantes extensions réalisées en 1949 ont créé l' Union Coopérative de Distillation de Coutras qui regroupe 31 caves coopératives. C’est à cette même époque que les alambics sont remplacés par des colonnes à distiller, pour permettre une production voisine de 12.000 hl d'alcool par an. Des agrandissements, à partir de 1958, vont utiliser de nouvelles techniques, pour répondre aux besoins qui évoluent, et deux silos à marc en béton sont construits. Puis, c’est en 1963 qu’est fondée « l'Union des Coopératives Vinicoles d'Aquitaine "(UCVA), caractérisée par :
- sa production annuelle d'alcools qui atteint alors 15 000 hl.
- la création d’un laboratoire oenologique, en 1968, rattaché en 1975 à la distillerie.
- il permet de contrôler plus d'un million d'hectolitres chaque année, et d’apporter une aide technique aux viticulteurs.
Ensuite, c’est une nouvelle unité qui est lancée en 1972 pour élargir les activités, avec :
- Une distillerie charentaise, d'une capacité de 5 000 hl de cognac appelé " Fine de Bordeaux ".
Mais surtout, depuis 1970, une station d'épuration permet de traiter ses effluents. Enfin les années 1985 - 1986 apportent les investissements nécessaires aux traitements des rejets liquides, afin de lutter contre la pollution et de contribuer à l'autosuffisance de l'usine en énergie par :
- L’installation de l'unité de méthanisation qui traite les rejets avec formation de biogaz
- Et une chaudière mixte (pulpe-pépin), qui fournit la vapeur nécessaire aux colonnes à distiller.
Ainsi, elle obtient de très bons résultats, puisqu’elle déclare « qu’actuellement, après floculation et flottation, le rejet final est dépollué à 99, 8 %. » et que « sur le plan national, c'est la plus importante distillerie de ce type, réunie sur un même site. »


VII – LA MAISON DES CHANTS


Nous sortons de la distillerie, sous le soleil, et partons à travers champs, puis par des chemins carrossables chez M. & Mme DUFOUR, qui ont acquis la maison du compositeur Henri SAUGUET.
Né à Bordeaux le 18 mai 1901 et mort à Paris le 22 juin 1989, il avait pour nom patronymique Henri-Pierre Poupart. Ils nous en font découvrir le joli jardin, avant que nous n’écoutions un résumé de la vie et de l’oeuvre du musicien par M. JOUBERT, responsable de l’Association de la Musique Française. Mme Jocelyne DUFFOUR nous fait écouter plusieurs partitions de l’artiste, dont l’une des plus connues : « Les forains », avant de nous offrir un petit buffet bienvenu !
Et c’est toujours sous le soleil que nous repartons vers la mairie….


VIII – L’EXPOSITION de Maxime LALANNE


C’est Madame Marie Claire ARNAUD, qui nous reçoit dans sa Mairie de COUTRAS, où nous attend aussi M. Michel WIEDEMANN, pour nous commenter la vie et l’œuvre de cet artiste-voyageur girondin (1827-1886). Pour accompagner la quarantaine d’œuvres exposées, la plaquette distribuée par le Conseil Général de la Gironde, dans le cadre de ses « Scènes d’Eté », précise bien sa grande importance parmi les artistes bordelais ; j’en copie ici une des citations : « Maxime LALANNE est à coup sûr, au milieu de la pléiade d’artistes peintres ou dessinateurs que Bordeaux a vu naître, un des plus grands, un des plus sympathiques, un de ceux dont notre cité doit le plus s’honorer ».( Ed. Feret).
Cet ami de Léo DROUYN, artiste-voyageur comme lui, était aussi un maître du fusain et un aquafortiste de renon, comme en témoigne cette dernière citation de la plaquette des « Scènes d’Eté » : « Il refond totalement le traité d’Abraham BOSSE de 1645, et publie à son tour… « un traité de la gravure à l’eau forte » qui fera date. Le critique Charles BLANC écrira : « Vous avez dépassé votre digne prédécesseur …, vous avez rendu son livre inutile, rendant le votre indispensable ».
Ce manuel, édité à sept reprises, est encore recherché par les aquafortistes.
Et pour terminer cette belle journée, nous étions conviés à un pot final, où nous avons repris goût au Crémant de Bordeaux…
Quant à l’exposition de Max LALANNE elle sera à nouveau visible à Coutras en septembre à l’Espace Culturel Maurice Druon, après être passée par le MOULIN de PIIS à Bassanne du 25 juillet au 1er août…
Quelques références documentaires :
A Documents écrits :
1 -Plaquettes éditées par le Conseil Général :
Série « Circuit Léo DROUYN : Balade au fil de l’histoire au pays de Coutras »
Maxime LALANNE : « Artiste-voyageur girondin (1827-1886) »
B – Sites internet :
3 - Site de la Société de la Bataille de Coutras :
[WWW]http://www.societe-henri-iv.eu
4 - Plaquette éditée sur le site de l’U.V.C.A. -« Union des Coopératives Vinicoles Aquitaine » : [WWW]http://data0.eklablog.net/
(Datée de 2007, elle explique la visite détaillée que nous avons effectuée !)
5 - Site du Service Régional de l’Inventaire Aquitaine : 
6 – Site de la Mairie de Coutras :
[WWW]http://www.mairie-coutras33.fr/

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