vendredi 24 septembre 2010

Sortie à Bassens 19 septembre 2010

  Photos d'Yves Carlier
Final de la Fête à Léo 
La Fête à Léo 2010 s’achève à Bassens après 28 journées passées sur les traces de Léo Drouyn à la découverte du patrimoine architectural girondin, au cœur de paysages d’une incroyable diversité, à la rencontre d’hommes et de femmes passionné(e)s et passionnant(e)s,initié(é)s par des intervenant(e)s de grand talent. Un repos bien mérité pour les organisateurs de ces journées. Pour nous autres, il va falloir attendre une longue


année pour que cela recommence. Le dicton s’est presque toujours vérifié 'sur la Fête à Léo : Il a toujours fait beau. La chambrée' du jour fut de '140 marcheurs. L’accueil fut à la hauteur de ceux pratiqués au cours des 27 journées précédentes : d’une grande gentillesse. 
Les concerts de fin de journée ont ravi leur auditoire. Ce fut encore le cas avec Anne Etchegoyen ( ovation debout pendant plusieurs minutes). Nos hôtes ont répondu présents, justifiant pleinement la confiance que leur portent les Amis de Léo et leur président.

Accueil sur le parvis de l’église Saint-Pierre à Bassens. Le café fume, les douceurs sont appétissantes. Le soleil n’a pas loupé le « rancard ». Les intervenants révisent une dernière fois leurs notes devant un public nombreux piaffant d’impatience de connaître l’histoire locale. Bernard et Anne-Marie sont « zen ». Tous les deux se laissent porter par la satisfaction d’un investissement bien accompli et du travail bien fait. Yves Carlier a un objectif : avoir tout le monde « à l’œil », c’est pour cela qu’il lustre ses pupilles. Les rédacteurs du site les Amis de Léo Drouyn aiguisent leurs «bonnes mines». 
En somme, tout est fin prêt pour que de l’intérêt, des sourires, de la convivialité accompagnent une nouvelle et dernière « échappée » dans l’histoire locale prévue au programme de la Fête à Léo 2010.
Celle-ci débute avec la visite commentée de l’église St Pierre de Bassens. L’église serait bâtie sur une nécropole mérovingienne. L’édifice existait dès la fin du 11ième siècle. L’église primitive se composait d’une nef à contreforts plats terminée par une abside semi-circulaire. 
Au 12ième siècle, un clocher de type tour-barlongue fut accolé à l’abside. L’église a subi des remaniements, des transformations et des reconstructions partielles. Pendant la guerre de Cent Ans, une partie de l’église fut fortifiée. A la Renaissance, la nef fut prolongée vers l’ouest. A la fin du 18ième siècle, l’église malmenée durant les révoltes populaires a reçu des éléments d’embellissement. Au 19ième siècle, de nombreux remaniements furent réalisés, notamment 
le rajout d’un clocher-porche. L’architecte Paul Abadie (entre 1852 et 1855) respectant le goût des hauts clochers à flèches en « odeur de sainteté » à cette époque,(le cardinal Donnet y veillait), a fait ces modifications dans l’esprit roman. Léo Drouyn a dessiné une église romane comme l’atteste la reproduction d’un de ses dessins montré à l’auditoire. 
Aujourd’hui une belle abside romane s’offre à la vue des visiteurs. Des vitraux signés Raymond Mirande et réalisés par le maître verrier Jacques Dupuy illuminent l’édifice. Le lutrin et les grilles de communion du 18ième siècle sont d’une grande qualité. Présence (rare) d’une tête de vierge sculptée, avec des grappes de raisins. Au cours des fouilles, il a été découvert un Christ, sans bras, la tête finement sculptée et couverte d’épines, avec un périzonium ( sorte de pagne ), le tout en os, datant du Moyen-Age ou de la Renaissance.
Balade au cœur de la ville, au milieu des lotissements de maisons, au cours de laquelle nous avons essayé d’imaginer, à partir des commentaires de nos intervenant(e)s ce que fut Bassens autrefois, notamment au moment de sa séparation avec Carbon-Blanc en 1853. Cette scission fut la conséquence d’une querelle entre les curés locaux. Au cours de notre promenade, nous avons stationné pendant quelques minutes devant le portail du « clos de Bassy », propriété agricole devenue lotissement d’habitations comme bon nombre d’anciennes propriétés bassenaises.

Parc Meignan : (1 hectare) La carte de Belleyme (1762-1783) situait le manoir de Meignan à proximité de l’ancienne route menant au château de Montferrand, puis d’Ambarès. Le littérateur et historien Adolphe de Briolle décrivit la maison qu’il habitait comme un ancien logis seigneurial reconstruit en grande partie au milieu du 18ième siècle et au début du 19ième siècle. A cette époque, Il existait encore quelques pierres sculptées avec des motifs de choux, des crochets, des fleurons, sans doute les vestiges d’une autre maison noble construite au 16ième siècle sur le même emplacement. Présence d’un puits ventru, du début 18ième siècle, d’un portail début 19ième siècle au cœur d’un parc actuellement devenu jardin public.

Vue sur le manoir dit château Bassaler-Castalnède ou Castelfeuillant. C’est actuellement une propriété agricole constituée d’un parc, d’une cour en forme de « U » fermée par une grille. Les grilles ont conservé les chasse-roues ou bouteroues en pierre ou en fonte. Le lieu-dit Castanède apparaît sur la carte de Belleyme (1762-1783) au bord de la route d’Ambarès sur un plateau planté de vignes. L’ensemble des bâtiments auraient été remaniés au milieu du 19ième siècle dans un style médiéval comme l’atteste la présence d’une tourelle en pierres de taille, de corps de logis à pignons découverts et des lucarnes à pinacle. Présence d’une tour d’angle, d’enduits colorés de rouge sur certaines élévations. Des briques ornent les baies des dépendances. Présence de pignons à redents à l’étage et d’amortissements décoratifs. Un 
magnifique petit pigeonnier (fin 19ième siècle) attira l’attention de l’auditoire.


Le château de Beauval est la propriété de la ville de Bassens. Le bâtiment tel qu’il se présente actuellement a été reconstruit et remanié plusieurs fois. Il daterait du 18ième siècle. Le château initial fut construit par Jean Beauval, à la fin de la Guerre de Cent Ans (15ième siècle) sur les terres des Montferrands données par le roi Charles VII à la famille Beauval. Le lieu de construction précis du château de la famille Montferrand fait encore l’objet de débats passionnés. Nous en avons eu une petite illustration au cours de la visite du parc. Certains d’entre nous se sont étonnés encore de l’état d’abandon ( entièrement couverte de ronciers) d’une glacière présente dans le parc. Notre intervenant précisa que c’était, pour le moment, la seule façon de la protéger du vandalisme.

Salle d’exposition et éolienne de Bollée : Cette éolienne de pompage fut construite en 1888 par l’ingénieur Auguste Bollée pour le compte de Louis Hubert Prom, négociant bordelais. Elle alimente le domaine de Beauval en eau. Elle est composée d’un puits (20m) et d’une pompe à l’abri dans une tour (23m) en pierre de taille portant charpente métallique et le moteur à vent. Un deuxième corps moins élevé entoure l’ensemble formant un couloir circulaire. Le moteur comprend une turbine à axe horizontal, une roue mobile, une roue fixe, un entonnoir à vent et un gouvernail. L’axe vertical traverse la colonne et actionne la pompe placée dans le puits. Elle a été restaurée. Est propriété publique.

Clos du Moura avec évocation du Général Michel Henri Marie Coutanceau (1855-1942). 
Ce dernier fut général de division français dont le nom est associé à la première guerre mondiale. Cet ancien élève de Polytechnique, est titulaire de la croix de guerre 1914-1918, Grand Officier de la Légion d’Honneur, distingué par les plus grandes décorations américaine, anglaise et belge. Il fut le chef de Verdun avant d’être remplacé par le Maréchal Pétain.


Maison de maître dite Château Morin : la bâtisse a été partiellement détruite par un incendie en 2001. Les dégâts n’ont pas été réparés. Aujourd’hui, c’est une maison de maître en ruine qui n’a pas seulement subi les outrages du temps. Cet édifice agricole, daterait de la fin du 18ième siècle. L’architecte Louis Combes l’a construite à la demande de son propriétaire M. André Acquart, jurat et négociant bordelais, comme en témoignent des écrits de 1785. Sur sa façade arrière, un fronton très richement décoré rappelle la vocation agricole de la propriété. 
Une pièce d’eau, aujourd’hui disparue, captait une source. L’eau potable était acheminée au château pour y être distribuée.


Jardins familiaux : Les premières évocations de jardins familiaux remontent aux guerres napoléoniennes pendant lesquelles on parla en Angleterre de terres allouées aux ouvriers : « allotments ». En France, les jardins familiaux sont apparus vers la fin du 19ième siècle. Ce sont des parcelles de terrains mises à la disposition des habitants qui en font la demande par les municipalités. Ces jardins sont affectés à la culture potagère. Ils sont destinés à l’amélioration des conditions de vie des ouvriers en leur procurant un équilibre social et une auto-subsistance. Après la seconde guerre mondiale, ils deviendront jardins familiaux dans le langage officiel alors que les jardins ouvriers resteront dans le langage populaire.

Manoir dit château Grillon : C’est un édifice agricole avec parc clôturé d’un mur avec portail. La carte de Belleyme (1762-1783) mentionne l’ancien manoir de Grillon au bord d’une voie ancienne entouré de vignobles, attestant sa présence dès la seconde partie du 18ième siècle . Certaines parties du manoir ont englobé des constructions plus anciennes comme une tour carrée et certaines baies permettant d’imaginer un édifice plus ancien ( 17ième siècle ?). Au milieu du 19ième siècle a fait l’objet de modifications d’inspiration médiévales.

Bassin Montsouris : S’étend sur 3,5 hectares avec un plan d’eau devenu bief de pêche car très poissonneux .Les berges ont été stabilisées et aménagées avec des pontons de pêche. Il fut construit initialement pour être une retenue d’eau destinée à réguler les risques d’inondations.

Ferme dite domaine Grand Loc de Beauval : C’est actuellement une ferme. Elle serait peut être mentionnée sur la carte de Belleyme (1762-1783) au lieu-dit Biffon ou bien sous d’autres appellations: Piston, Gard ou bien Grand Coq de Beauval dans des publications plus récentes (19ième siècle). C’est en fait une dépendance du château de Beauval. L’ensemble forme un « u » avec un puits (18ième siècle) occupant le centre de la cour. Situé au sommet du coteau, sa construction semble dater de la fin du 18ième début 19ième siècle. Une partie des bâtiments sont en ruines. Nous noterons sur la façade une corniche à modillons. Le parc abrite un oranger des Ossages ou arbre à arc produisant une sève servant à la confection du latex.

Maison de maître dite domaine de Lafitte : Elle était bâtie au milieu des vignes au carrefour des anciennes routes descendant vers la Garonne et vers le port de Lormont. La tradition orale daterait les bâtiments les plus anciens du 17ième siècle. Toutefois, elle a été entièrement reconstruite vers le dernier quart du 19ième siècle par son propriétaire M. Maurice Lubbert, maire et amateur d’art. La fontaine et les ferronneries semblent dater du 18ième siècle. C’est aujourd’hui, une maison d’habitation. Une fontaine, couverte d’une voûte, alimenterait un puits et un canal conduisant l’eau au lavoir.
Pour clôturer cette 28ième journée de la Fête à Léo, que nous qualifierons de « journée découverte mi figue-mi raisin », nous avons assisté à unconcert d’Anne Etchegoyen. L’artiste était très attendue. L’église de Bassens était « pleine à craquer ». A la fin de son tour de chant, Anne Etchegoyen a eu droit à une ovation debout de plusieurs minutes. 
La Fête à Léo et les Scènes d’été 2010 s’achevaient en beauté. 
Vivement 2011 !
Sources : 
Commentaires des intervenants. 
Site des Monuments historiques et bâtiments protégés de Bassens.
Dominique Darquest









Bassens : Parcours du Patrimoine autour des demeures de maîtres 
... et final de La Fête à Léo !
Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine
Dimanche 19 septembre
Patrimoine urbain et Journées européennes du patrimoine.
• Journée découverte à pied du patrimoine de la commune de Bassens, en rive droite de la Garonne, sur les coteaux qui dominent le fleuve. Final en musique de la Fête à Léo avec Anne Etchegoyen. 
> Visite commentée par Gaëlle Favrau (Service Communication Animations Jumelage, mairie de Bassens), Bernard Vallier (association Histoire et Patrimoine de Bassens), Jean-Claude Parrot (Association Bassenaise pour la Protection de l’Environnement et la Promotion du Patrimoine), Bernard Larrieu. 
9h30 : Accueil sur le parvis de l’église Saint-Pierre de Bassens autour d’un petit déjeuner convivial 
10h00 : Visite archéologique de l’église Saint-Pierre, présentation sur kakemonos des dessins de Léo Drouyn sur cet édifice de fondation romane. 
10h30 : Départ de la promenade vers le château Beauval 
Passage par le marché dominical 
Evocation de la famille de Briolle, parc Meignan 
Vue sur le château Bassaler et ses dépendances 
12h00 : Arrivée au château Beauval 
Présentation des études généalogiques de Léo Drouyn 
Description du château et du site. 
12h45 : Apéritif offert par la Municipalité 
13h00 : Pique-nique tiré du sac sur le site de Beauval 
Ouverture de la salle d’exposition et de l’éolienne Bollée, visite guidée par les membres de l’ABPEPP et de l’HPB.
14h30 : Départ de Beauval pour la suite de la promenade 
Clos du Moura : Evocation du Général Coutanceau 
Rue du Lavoir 
Vue sur le château Morin 
Jardins familiaux 
Vue sur le château Grillon 
Bassin Montsouris 
Grand Loc de Beauval 
Domaine de Lafitte 
Vue sur l’ancien presbytère 
17h00 : Concert dans l’église Saint-Pierre d’Anne Etchegoyen. 



Attention ! Concert gratuit, mais sur réservation dès le mardi 24 aout au 05 57 80 81 78, nombre de places limité.

Informations 
Mairie de Bassens 
Service Communication 
Animations Jumelage 
Tél : 05 57 80 81 57 
Courriel : contact@ville-bassens.fr
Réservations pour le concert d’Anne Etchegoyen 
Service Culture Médiathèque 
Tél : 05 57 80 81 78