jeudi 25 octobre 2012

Frontenac le 26 Août 2012 - Compte-rendu


Fête à Léo 2012
Sur les terres des Hospitaliers à Frontenac
Dimanche 26 août

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170 promeneurs (euses) ont répondu à l’invitation de la Fête à Léo en pays de Frontenac dans le cadre des Scènes d’été du Conseil Général. Le traditionnel café (offert par l’office de tourisme du canton) accompagné de quelques douceurs, la bonne humeur ambiante, le beau temps, autant de signes annonciateurs d’une agréable journée passée sur les traces de Léo à la découverte du patrimoine local. Elle le fut.


«Mise en bouche» de bon matin avec la visite commentée (itinéraire de 300 mètres) au cœur de la carrière du Petit Grousset par l’un de ses propriétaires M. Raffin (le propriétaire du dessus l’aurait été également jusqu’à 60 mètres plus bas). Une boisson fraîche fut offerte aux visiteurs, en l’honneur de «la centième visite de groupe de sa carrière ».
Son exploitation a débuté en 1860 pour s’achever en 1937. Elle est taillée dans le calcaire à astéries (Eocène, ~ 60 millions d’années). Il y était extrait les pierres d’angle des échoppes bordelaises et autres maisons cossues, pierres de taille pour les murs, marches, linteaux de cheminées et de portes. Dans les parties où le calcaire était plus tendre, il y était prélevé des pièces pour motifs décoratifs architecturaux ou sculptures décoratives. Dans l’histoire, l’activité d’extraction de la carrière a été très irrégulière, dépendante soit des troubles locaux, soit du dynamisme économique. La ligne ferroviaire Bordeaux-Eymet traversant l’Entre-deux-Mers a stimulé l’activité des carrières en assurant le déplacement des pierres vers Bordeaux et sa banlieue. Elle avait pris le relais des bateaux. Cette ligne transportait aussi des passagers et des denrées. Ces carrières devinrent un temps des champignonnières. Le champignon était cultivé sur une épaisseur de fumier de cheval couvert de sable. Au cours de la visite, nous eûmes le loisir de contempler un dessin (ressemblant à une tête de Mickey) réalisé au moyen d’une lampe à carbure, ainsi qu’une niche vide de sa vierge (dérobée). Présence de puits de sortie permettant l’accès à l’air libre en évitant des parcelles privatives ouvrant droit à des péages.

Eglise de Daubèze : Le nom de l’église de Daubèze apparaît pour la première fois en 1249.
Elle est dédiée à Notre Dame. Le site devait être occupé par une église primitive estimée des XIème et XIIème siècles. L’édifice actuel possède une nef unique, rectangulaire, lambrissée au nord de laquelle s’ouvrent un portail et un chevet en hémicycle, s’appuyant sur une travée droite plus large. L’abside est en cul de four. Le clocher-mur occidental qui devait exister à l’époque romane, fut rebâti et modifié à la fin du Moyen-Age et au milieu du XVIIIème siècle. Deux tours encadrent le clocher avec 3 cloches et un baptistère (construction où se trouvent les fonts baptismaux). Le portail comporte une archivolte (en architecture, bandeau ou série de bandeaux moulurés ou ornés de sculptures enveloppant un arc de porte ou de fenêtre) dont deux voussures sont en forme de tore, un tympan lisse (espace compris entre le linteau et les rampants d’un fronton), un linteau orné d’un chrisme circulaire (monogramme du Christ). Il fut entaillé pour faciliter le passage lorsque le seuil du portail fut relevé. Présence de quatre chapiteaux sculptés, malheureusement assez mutilés. Toutefois, nous pouvons reconnaître un chapiteau  (tête d’une colonne couronnant le fût et supportant le tailloir) illustrant la faute d’Adam et Eve, avec le serpent et l’arbre de la Connaissance. Le tailloir (partie supérieure d’un chapiteau) porte deux personnages allongés et la Pêche Miraculeuse. A l’ouest, les chapiteaux sont très mutilés. Léo Drouyn a identifié l’Adoration des Mages et Daniel dans la fosse aux lions. Beaucoup de réemplois font que cette église manque d’homogénéité architecturale. Présence de contreforts assurant à l’église une certaine stabilité.

Eglise Notre Dame de Frontenac : Au XIIème siècle, il est fait mention pour la première fois de l’église de Frontenac dans le Petit Cartulaire de l’abbaye de la Sauve Majeure. C’est un bâtiment roman très remanié. Le plan de l’ouvrage est très classique. Il est composé d’une nef unique qui n’était pas voûtée à l’origine. A l’ouest, un clocher-mur et à l’est une abside en hémicycle.  Nous observons des moellons rubéfiés (conséquence d’incendies) au milieu des petits moellons (très caractéristiques de la première époque romaine) qui composent les murs de la nef. Ils proviennent certainement de la construction gallo-romaine pré-existante qui n’a malheureusement pas pu être localisée. Présence d’un contrefort dans le mur sud. L’abside du XIIème siècle a disparu mais grâce au dessin que nous a laissé Léo Drouyn, passé juste avant sa démolition, nous avons une idée précise de ce qu’elle fut. Dans les «Variétés girondines», il décrit le plan de l’église : elle était construite en bel appareil, éclairée par deux baies rapprochées, avec une voûte en cul de four. L’extérieur comporte cinq contreforts-colonnes et une rangée de modillons supportant une corniche saillante. Le clocher-mur occidental fut édifié au XVIème siècle. Il est percé de deux baies campanaires séparées par un contrefort médian et flanquées de deux pinacles. Ce clocher de style gothique a été construit à partir d’éléments du clocher-mur roman. La porte a trois voussures. Elle offre un aspect général qui rappelle l’époque romane mais intègre des éléments du XVIème siècle.  Cet édifice a été fortifié, si on en juge la présence d’une chambre de défense au-dessus des voûtes de l’abside avec deux échauguettes. Au XIXème siècle, l’église a subi de grands remaniements. L’abside a été démolie puis reconstruite à l’identique, ce qui fit dire à Léo Drouyn: « c’est encore un monument artistique remplacé par une œuvre de maçon ».
La nef a également été remaniée avec la mise en place d’un berceau surbaissé en plâtre, il en est de même, entre autres rajouts, avec la construction de trois contreforts.
Dans l’église, se trouve la statue tombale d’un chevalier avec ses armes, en cotte de maille, une épée large et lourde, un bouclier en forme d’écu que Léo Drouyn data de la fin XIIème-début XIIIème siècle.

Menhir de Pontaret (Lugasson) : Ce menhir serait un vestige d’alignement de 1.90 m de haut. Il aurait pu servir de limite aux trois communes suivantes : Lugasson, Frontenac et Blasimon. Sur le site informatique qui évoque ce mégalithe (en grec, mégalos: grand, lithos: pierre),il est rapporté qu’avant la première Guerre Mondiale, les maires de ces communes se réunissaient et mangeaient dessus pour célébrer leurs bonnes relations. Le menhir (debout) était déjà couché depuis bien longtemps. Il fut signalé par Léo Drouyn, avant que l’abbé Labrie tienne les propos suivants : « sans doute les restes d’un alignement plus ou moins important ».

Commentaires sur la présence d’une doline : Le guide s’arrêta soudainement auprès d’un bosquet touffu, quasi impénétrable. « C’est une doline », nous dit-il.
Au cœur de ce bosquet, un affaissement du sol héberge une entrée de galerie qui conduit à une rivière souterraine longue d’une dizaine de kilomètres.

Doline: La définition générale mentionne que c’est une forme d’érosion du calcaire en contexte karstique. Ici, nous sommes en présence de calcaire à astéries appartenant à l’Eocène (~60 millions d’années). La dissolution des calcaires de surface conduit à la formation de dépressions circulaires dissimulées ici par des arbres.
Nous sommes beaucoup trop nombreux pour envisager, en toute sécurité, une petite visite spéléologique du site. Toutefois, il est possible de retrouver un environnement similaire avec la visite guidée et commentée très intéressante de la Grotte Célestine située non loin de là.

La commanderie de Sallebruneau : Exceptionnellement, je ne vous en livrerai pas de compte rendu ; mais, je vous invite fortement à aller directement sur le site officiel de la Commanderie, qui est d’une grande qualité, bien documenté et agréablement illustré. Voici le lien pour vous y connecter :

Sources :
Intervenants, Office de tourisme du Canton de Targon, sites dédiés.

Darquest Dominique.