vendredi 13 juillet 2012

Pessac-sur-Dordogne le 16 Juin 2012 - Compte-rendu

Fête à Léo 2012
Pessac-sur-Dordogne / Gensac

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Accueil des 60 randonneurs(ses) du jour sur le parking de la salle municipale de Pessac-sur-Dordogne par M. le Maire. Le café fumait encore au milieu des croissants, pains aux raisins et autres gourmandises, quand Bernard Larrieu après avoir remercié notre hôte nous a brièvement présenté la journée et nous a invités à rejoindre à pied le joli village de Gensac.

Village de Gensac :
Ce petit village girondin, de 830 habitants, situé aux portes de la Dordogne et du Lot et Garonne, est perché sur un promontoire rocheux surplombant la vallée de la Durèze, affluent de la Dordogne. C’était un castrum. Anciennement fortifié, il est classé «Village Ancien». Les vestiges des remparts et des façades en torchis lui confèrent un cachet tout particulier. Il abrita une forteresse des 12ème et 13ème siècles. Le village se serait créé autour d’un château médiéval. Le plus ancien témoignage concernant le château de Gensac daterait de 1080. « Un des plus beau bourg de l’Entre-deux-Mers », selon B. Larrieu.
L’historien Michel Lenoir nous rappela qu’ici les traces d’activités humaines remontent à la Préhistoire. Les couches calcaires présentes dans le haut des vallées locales sont « truffées »  de grottes qui ont servi d’habitat préhistorique. Les peuplements sont venus de l’Est. Ils suivaient les rivières et traversaient aux gués où ils attendaient le gibier.
Au cours de la visite, nous pûmes observer les restes de quelques éléments de fortification : des archères et des canonnières de l’une des tours de l’imposant château de Valens du XIVème siècle. Il ne reste que quatre tours d’angle tronquées. La façade sud dominait un profond ravin.
L’église Notre Dame a été reconstruite en 1873 sur l’emplacement de l’ancienne église romane, dont le chevet en conserve le soubassement. L’église est bâtie sur le rocher avec les matériaux provenant de la construction de l’église originelle ainsi que du rempart. A l’intérieur, le riche décor mural du chœur du au peintre Léon Millet en 1897, souligne les parties de l’architecture.

Commentaires sur l’histoire locale : Pendant les « Les Guerres de religions », notamment, dans le canton de St Foy où résidaient de nombreux Protestants, la presque totalité des églises ont été détruites. A la fin du conflit, faute de moyens, leurs reconstructions furent de dimension et d’architecture plus modestes que les églises médiévales saccagées.
En poursuivant notre balade au cœur de Gensac, nous avons remarqué une maison flanquée de son échauguette, symbole d’anoblissement donné aux XVI et XVIIèmes siècles. A quelques pas, la maison dite  «aux chats» doit son nom aux vestiges de sculptures en toiture. La légende rapporte que le célèbre Pardaillan y fut assassiné par défenestration. La construction suivante, nommée « la maison du boulanger d’autrefois », offre une façade représentative de plusieurs époques. Le Moyen-Âge avec son grand linteau en pierre surmonté de son arc de décharge, le XVIIème siècle avec ses deux fenêtres à meneaux récemment restaurées et la fin du XIXème siècle avec sa vitrine commerciale, typique de cette époque. La maison abrite un fournil du XIXème siècle, ainsi que plusieurs pièces d’habitation où la vie d’autrefois a été reconstituée.

Château Carbonneau (1860) : C’est dans son magnifique parc que nous fûmes accueillis avec gentillesse par l’épouse du propriétaire des lieux. Après un rapide rappel de l’histoire familiale et une description succincte du château et de sa splendide verrière, elle nous invita à profiter pleinement des pelouses et ombrages offerts par les arbres majestueux pour notre traditionnel pique-nique.

Visite du hameau de Claribès: Ancienne paroisse, ancien prieuré, dont le nom est apparu autour des 13ème  et 14ème siècles. Vue sur les grottes ayant servi de refuge pour se protéger des invasions ou pour stocker les céréales produites localement. Ces lieux ont accueilli très tôt une activité humaine très ancienne comme l’attestent les nombreuses trouvailles archéologiques.

Château de Monbreton : A l’entrée, appareillage régulier de la tour du 14ème siècle ~ daté 1599. A l’époque de Léo Drouyn, il y avait un dôme mansardé. La tour «carrée» est rectangulaire. Au Moyen Âge, c’était la tour des Montbretons. Les ouvertures sont ogivales (fin 16ème siècle). Les portes ont été percées pour accéder directement à l’extérieur. A l’opposé, le blason avec les armes de Pellegrue et de la famille des Puch. L’escalier étroit permet d’accéder aux niveaux supérieurs de la tour. Présence de deux échauguettes d’angle.
L’abri-refuge local a été découvert par Léo Drouyn.
Les greniers du château abritaient les archives privées de la famille des Puch. Ami des propriétaires, Léo Drouyn a eu le privilège de consulter ces documents et de nourrir la généalogie manuscrite de la famille des Puch. Séjournant à plusieurs reprises au château, Léo Drouyn a réalisé de nombreux dessins d’arbres et paysages s’inspirant de la nature environnante.

Eglise de Pessac-sur-Dordogne : Eglise romane du 10ème siècle, dont la façade arrière est inscrite au patrimoine des monuments anciens. Elle fut bâtie sur les ruines d’une villa-romaine. Présence d’une très ancienne nécropole sur le site. Au 16ème siècle, l’église a fait l’objet de rénovation. Elle abrite quelques figurines obscènes. Présence surprenante d’un clocher d’inspiration byzantine, réalisé avec un habillage de briquettes de couleur rouge. Elle est dédiée à St Vincent.

Château Vidasse : Est une maison noble fortifiée dont la forme générale des bâtiments forme un «u» sur 3 étages. La façade sud donne sur la Dordogne. De nombreuses ouvertures (18ème et 19ème siècles) éclairent et aèrent la bâtisse. A l’origine, la maison-forte du 16ème siècle avec ses tours s’est agrandie progressivement pour donner le bâtiment que nous connaissons maintenant. Présence d’une fausse fuie, car réalisée au 19ème siècle. Les pigeonniers nobles (ronds) furent tous érigés à la fin du 16ème siècle. C’est dans ce cadre sympathique que nous avons achevé notre balade autour de Pessac-sur-Dordogne, en musique, le verre et une assiette à la main, préparée par nos hôtes et les adhérents du CPPG (vins et fromages).
Grand merci à toutes les bonnes volontés qui nous ont permis de vivre une bien agréable journée.

Sources 
Nos intervenants, l’Office du Tourisme de Castillon-Pujols, les bureaux d’accueil de Gensac et Castillon, la Mairie de Pessac et les différents sites dédiés.

D. Dominique