mardi 10 août 2010

Sortie dans le Bourgeais 7 août 2010


[WWW]Photos d'Yves Carlier
Bourg-sur-Gironde 
Balade nocturne, à la lueur des flambeaux dans la ville de Bourg-sur-GirondeCommentaires assurés par Didier Coquillas ( historien, médiateur scientifique ) portant sur les « batailles de Bourg », la fonction militaire de la ville avec ses remparts, ses portes…et son histoire.
Respirations musicales assurées aux étapes par Hervé Hirondelle avec son orgue de barbarie. Chambrée:170 personnes. Temps : soleil en fin d’après midi, douceur en soirée, nuit étoilée, animée par des étoiles filantes.
Partenaires :Municipalité de Bourg-sur-Gironde, Syndicat d’Initiative du canton de Bourg, le syndicat Viticole des Côtes de Bourg, le Cercle Historique des Pays de Bourg,
les Amis de Léo Drouyn. 
Au Syndicat d’initiative, vernissage de l’exposition de photographies de Michelle Coquet intitulée « Mascarons de Bordeaux, Mon regard sur leurs yeux. » Belle conférence dans une salle qui n’a pu accueillir tout l’auditoire.
Cocktail-dinatoire sur réservation offert par le Syndicat d’Initiative et le Syndicat Viticole des Côtes de Bourg. Ce fut, une bien agréable attention, appréciée des convives. La visite commentée de la ville avec son long cortège de curieux a débuté vers 20 h.
Le choix de Didier Coquillas fut de retenir quelques une des dates significatives qui ont marqué l’histoire des évènements militaires de la commune sans ordre chronologique mais correspondantes aux haltes commentées. 

Je vous livre un condensé sur la commune lu sur le site officiel de Bourg-sur-Gironde en préambule aux explications de Didier Coquillas. 

« Bourg-sur-gironde est établie sur un site gallo-romain... La commune occupa une place stratégique au confluent de la Dordogne et de la Garonne autant sur le plan militaire que commercial. Elle fut fondée par la famille Paulina au IVème siècle... Elle fut une villa gallo-romaine, un château féodal, une forteresse, occupée notamment par les Visigoths, les Espagnoles, les Anglais, les troupes Royales, les Allemands, visitée par différents suzerains comme Charles VII, Charles IX, Louis XIII , Louis XIV , les touristes. Elle fut le lieu de nombreux sièges, affrontements, combats batailles terrestres et navales. La ville a lutté longtemps en faveur des « vieilles libertés provinciales contre le pouvoir centralisateur ».
Première halte au lieu dit « Porte de Blaye ». La commune de Bourg, à cet endroit fut prise par les troupes françaises malgré des remparts solidement défendus. 

Evocation des dates 1451 et 1453 correspondant à la fin de la Guerre de Cent Ans. L’Aquitaine est encore anglaise. Le roi duc s’impatiente de la lenteur de sa reconquête de la région. Il s’empare de la Bastide de Cubsac les Ponts ( une des seize bastides qui existaient à l’époque ) et la rase pour montrer jusqu’où pourrait aller sa détermination. Bordeaux, effrayée, se rendra elle aussi aux troupes françaises. Plus tard seront construits un deuxième puis un troisième rempart afin de mieux défendre la ville. Un couloir voûté protégeant les déplacements des soldats entre les deux premiers remparts et les deux portes sera bâti. Construction rarissime. La troisième porte construite au 16ème siècle aura été vue et décrite par Léo Drouyn.

1654 : Le champ, sur lequel nous stationnions ce soir là,aurait révélé la présence d’un site gallo-romain. D’autres investigations ont permis la découverte d’une butte de terre ( à présent complètement rasée ) sur la quelle Mazarin ( 1602-1661 ) aurait érigé une tour dominant la ville afin de chasser l’envahisseur espagnole. La présence de squelettes de soldats espagnoles sur le site confirme la victoire de Mazarin sur les troupes espagnoles pendant la Fronde. Après analyse des corps il semblerait que les soldats espagnoles auraient été incommodés par les nombreux raisins verts absorbés en grande quantité avant de combattre. Humour ? Vérité ?

1652 : le roi de France Louis XIV ( 1643-1715 ) âgé de 14 ansest ici avec Mazarin car ce dernier est l-objet de la révolte des grands princes du pays ( la Fronde 1648-1652 ). L’un d’entre eux, le Prince de Condé s’est attaché les services des espagnoles. Ils s’opposent à Mazarin. Ils occupent Bourg pendant deux ans. La ville est reprise par Mazarin qui en profite pour détruire la flotte espagnole mouillant dans le port de Bourg en 1654.
Après la mort de César, l’empereur Auguste aidé d’Agripa va gérer la Gaule en la divisant en quatre provinces déséquilibrées dont celle de l’Aquitaine. Cette dernière s’étendait de l’Auvergne jusqu’aux Pyrénées. Saintes, Poitiers, Bordeaux en furent la capitale. Les bateaux arrivaient à Blaye ou accostaient à Bourg. Ceux qui n’avaient pas le pied marin ( très nombreux ) préféraient se rendre vers Bordeaux à pied empruntant une voie qui longeait les berges de la Garonne. Une économie est née localement le long de cette route.

1337 : Début de la Guerre de Cent Ans. Les Anglais sont chez eux. Ils ont transformé Blaye en arsenal. Ils en font de même avec Bourg.
1340 : Les Français prennent par surprise l’abbaye de Bourg en escaladant le grand talus abrupte, surplombant le fleuve, mais mal défendu, sur lequel est érigé l’édifice religieux. Ils occuperont la commune « dans la foulée ».
En aparté Didier Coquillas nous a confirmé que le port de Bourg était très renommé au 18 ème siècle. Dès le 17ème siècle les grands ports médiévaux tendent à disparaître remplacés par les ports plus modernes.

Carrières souterraines de Bourg. Leurs dimensions importantes ont évolué en fonction des besoins permettant à la fois de s’y cacher des ennemis et d’y vivre. Les protestants et les catholiques y jouèrent à cache-cache pendant les guerres de religions. Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands à l’approche de la défaite ont fait sauter les réserves d’hydrocarbures. Ils avaient pris aux habitants les réserves qu’eux même y avaient caché dans la perspective de la guerre menaçante.

1590 : Le roi de France demande au Duc d’Epernon de faire de Bourg une citadelle ( un siècle avant Vauban ). Les habitants sont protestants. Le Duc les craint. Il fait réaliser des travaux de fortification interne à la ville pour surveiller ceux-ci. Afin d’éviter d’être exposé à la vindicte des habitants il a fait construire un souterrain pour cavalier lui permettant de rejoindre la ville à partir du port. 

En aparté notre intervenant nous a confié que les dernières recherches historiques confirmeraient que c’est bien le duc d’Epernon qui aurait hourdi l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac.
1650 : Le futur Louis XIV âgé de 12 ans débarque à Bourg avec sa mère et Mazarin pour y séjourner une quarantaine de jours. L’adolescent, au cours d’une promenade s’acharne à vouloir attraper une figue trop haute pour sa taille. Un moine pris de compassion la récupère et lui remet en le touchant malencontreusement. Aussitôt il est interpellé par les gardes, jugé et condamné à mort. Le moine sera gracié après que le jeune louis ait plaidé sa cause à plusieurs reprises. 

Il aurait obtenu ainsi sa première victoire sur sa mère Anne d’Autriche et sur Mazarin.
Fin 12ème siècle : Le châtelain Gérard de Bourg aurait son nom associé à celui de Richard Cœur de Lion ( 1157-1199 ). A la demande ce dernier il aurait laissé sa propriété pour aller s’installer en Angleterre.

779 : Charlemagne ( 747-814 ) avait poussé ses troupes victorieusement jusqu’à Compostel. Le retour fut laborieux, car ces dernières furent harcelées régulièrement, voire délicat notamment en traversant les Pyrénées où il y perdit Rolland. L’Empereur eut de la difficulté à regagner son état dont la limite était la Gironde. Bien que fatigué par le voyage, il s’est résolu à livrer un combat décisif contre ses ennemis menaçants son royaume. Doutant de son succès il fit la promesse à Dieu de construire une église si le sort de la bataille lui était favorable. Il fit construire cette église.
1650 : Les troupes du futur roi Louis XIV faisaient le siège de Bordeaux dont les habitants étaient insoumis au roi de France. Mazarin réussit à convaincre les bordelais de signer le Traité de Bourg. Les Bordelais cessèrent leur fronde momentanément.
1860 : Bourg veut construire une nouvelle église. Le manque de place contraint les constructeurs à mal orienter l’église. En guise de représailles les pratiquants ont boycotté les offices religieux dans l’église au profit d’un autre édifice.
Au cours de notre balade nocturne, nous avons vu deux canons provenant de l’arsenal de Rochefort. Leur présence avait pour but de rappeler le passé militaire de Bourg-sur-Gironde. 

Nous avons emprunté encore le Fossé de la Discorde séparant les moines situés ( intra-muros ) et les Bourgeois ( à l’étroit dans la ville) qui se sont déplacés à l’extérieur des remparts. Ils y développèrent un quartier vivant et économique obtenant le droit de faire construire une église. Ils entrèrent en conflit direct avec les moines. Finalement ils seront tous réunis, au 13 ème siècle dans une seule et même commune : Bourg
1654 : La flotte espagnole ( 12 bateaux ) °piégée et encerclée par les troupes françaises a été détruite au cours de la Bataille de Bourg.
1825 - 1830 

Au 17ème siècle ce quartier était très populaire, commercial en somme très actif. Un lavoir a eu l’autorisation de s’y implanter. Il est le plus grand lavoir de Gironde. Il est situé sur l’estey qui se jette dans la Garonne alimenté par une source. Il fut à l’origine de conflits entre la vieille ville et la ville neuve, ville haute et ville basse, entre deux populations différentes.
La fontaine romaine : La municipalité a facilité l’enquête sur l’existence d’une fontaine dont les premiers résultats semblent attester qu’elle serait d’époque romaine ( rare ) Trois en Europe seulement.

La visite s’est achevée sur une histoire d’amour qui finit tristement. Elle met en lumière, le fait qu’à une époque révolue maintenant, le poids social des actes individuels ainsi que la hauteur d’âme pouvait conduire à la mort. Il fut, une fois…
une jeune fille de 16 ans commerçante et le fils du Seigneur de Lansac partageant le même amour. Le père de la demoiselle mis au courant de cette relation inconvenante exigea de l’amoureux qu’il cessa de voir sa fille. Au cours de l’altercation qui s’en suivit, le vieil homme fut tué par l’amoureux. Au cours de l’enquête la demoiselle plaida coupable. Elle fut pendue sans que le jeune homme avoue son crime.
Sources :
Site officiel de la commune de Bourg-sur-Gironde
Intervention de Didier Coquillas
.
Bourg sur Gironde Wikipédia

Dominique D.








Bourg-sur-Gironde : «Les Batailles de Bourg»...

Passer le week-end en Bourgeais ? www.bourg-en-gironde.fr
Vendredi 6 août
...accompagnées de l’orgue de barbarie d’Hervé Hirondelle, avec final aux flambeaux.
• Le thème retenu cette année est celui de la fonction militaire de la ville, avec ses remparts, ses portes... et son histoire, l’Histoire, qui a façonné sa physionomie et sa topographie.
> Visites guidée et commentée par Didier Coquillas (historien, médiateur scientifique). En partenariat avec la Municipalité de Bourg, le Syndicat d’Initiative du canton de Bourg, le Syndicat Viticole des Côtes de Bourg, le Cercle historique des Pays de Bourg, les Amis de Léo Drouyn.
18h00 : Syndicat d’Initiative : vernissage de l’exposition de photographies de Michèle Coquet, Mascarons de Bordeaux, Mon regard sur leurs yeux.
Conférence de Michèle Coquet : Les mascarons de Bordeaux.
19h15 : Cocktail-dînatoire offert par le Syndicat d’Initiative et le Syndicat Viticole des Côtes de Bourg (réservation souhaitée au 05 57 68 31 76)
20h00 : Départ de la visite guidée de Bourg, avec Didier Coquillas.
Déroulé de l’histoire de Bourg à travers ses éléments de fortifications et les événements militaires qui ont jalonné son évolution urbaine.
Place de la Halle
Porte de Blaye
Carrefour du moulin rompu
Allées des chênes
Escarpes
Ancienne abbaye
Musée des calèches
Escalier du Roi
Port
Porte de la Mer
> Tout au long de la soirée, participation musicale du chanteur de rue Hervé Hirondelle accompagné de son orgue de Barbarie.
> 23h30/24h00 : Pot de l’amitié au Syndicat d’initiative.
Manifestation gratuite
Informations
Syndicat d’Initiative
du canton de Bourg
Place de la Libération,
33 710 Bourg
tel : 05 57 68 31 76
Courriel : ot@canton-de-bourg.org