lundi 21 juin 2010

Sortie en pays Foyen 13 juin 2010




[WWW]Photos d'Yves Carlier
LES AMIS DE LEO DROUYN EN PAYS FOYEN : CHATEAUX ET GRANDS HOMMES AUX LEVES ET THOUMEYRAGUES
I – DEPART DU CHATEAU DES VERGNES
Le temps est déjà menaçant lorsque nous partons de Bordeaux, mais aucun problème pour notre équipage de quatre personnes, « puisqu’il fait toujours beau pour la Fête à Léo »…. Après un détour par Sainte-Foy (!), nous arrivons, tardivement, au Château des Vergnes, où
nous sommes accueillis par le Maire des Lèves & Thoumeyragues, M. Jean-Michel BASSET, et retrouvons :
· Madame Nathalie LECLERC, guide à l’OT de Sainte-Foy-la-Grande, maintenant habituée à nos sorties,
· et notre Président Bernard LARRIEU.
Une petite collation nous est proposée, et M. BOURGES, vice–président d’UNIVITIS, nous présente le joli Château des Vergnes, tout en nous expliquant sommairement son lien avec la coopérative UNIVITIS.
Informations, que nous retrouvons sur le site : [WWW]http://www.univitis.com.

Ce château est ordonné autour d’une cour centrale plantée de tilleuls, que nous verrons en fin de journée. Il a été repris au XIXème siècle, mais de nombreux éléments, en particulier un lavoir, un moulin et un pigeonnier, témoignent d’une existence beaucoup plus ancienne. Ils attestent, tout comme le château voisin de Beaulieu, lui-même fortifié, de sa présence à l’époque médiévale ; d’autant que nous sommes encore une fois sur un chemin de Compostelle !
Mais c’est aussi pour son propriétaire au XIXème siècle, qu’il est connu, car ce dernier, le Baron DE GARGAN oeuvra pour le développement, au plan national, de la lutte contre le phylloxera.
C’est ainsi que les premières utilisations de sulfocarbonate de potassium, alors expérimentales, eurent lieu dans les vignes du Château en 1879. Or, dès cette époque la propriété était déjà réputée, car elle était plantée des meilleurs cépages français, et ses vins rouges et blancs étaient depuis longtemps très estimés. Reportons-nous à la précision donnée sur le site d’UNIVITIS, article de 1894 sur les vins de France de la revue « Encyclopédie Contemporaine illustrée » : « Leur saveur et leur bouquet se rapprochent des vins de Sauternes et de Saint Emilion ». Tellement bien que l’on n’introduisit dans ce vignoble aucun cépage américain ! … En 1887, le Baron fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur pour services rendus à la viticulture»
II MOULIN DU CHATEAU DES VERGNES
Nous partons ensuite vers le moulin du Château des Vergnes, où M. Serge CAMPS nous explique l’importance de ces bâtiments depuis que l’homme existe : d’eux provenait l’une des rares source d’énergies disponibles assez facilement pour l’homme, tant pour son alimentation où la mouture s’avère souvent indispensable : blé, seigle, café, olives, pressage de drupes (fruits à noyau)…., que pour ses autres besoins : habillement, fourniture d’énergie, mise en action de pompes…
Ce moulin à vent classique est constitué d'une tour surmontée d'un toit orientable dans le sens du vent, qui supporte les ailes fixées à un axe horizontal ; c'est un moulin-tour.
Ses ailes, au nombre de quatre, sont faites d'une armature en bois supportant une toile tendue. Elles devaient être symétriques.
La transmission du mouvement à l'axe vertical des meules se fait par un engrenage constitué du « rouet », roue solidaire de l'axe des ailes munie de dents en bois dur, ailes qui engrènent sur la « lanterne » à fuseaux solidaire de l'axe vertical.
L'orientation du moulin se faisait en actionnant le timon, dit aussi queue du moulin, à l'aide d'un cabestan.
Les moulins avaient aussi un langage :
Ils étaient des postes de surveillance ; avec leurs messages codés, ils servaient à annoncer, l'état du moulin, un évènement familial ou un conflit militaire :
· les ailes arrêtées en croix de Saint-André (en quartier) signalaient un heureux évènement chez le meunier, que le moulin était au repos ou le retour au calme dans un conflit militaire ;
· les ailes en croix grecque (en bout de pied) indiquaient que le moulin était prêt à travailler ou appelaient au rassemblement ;
· inclinées à gauche, position "venante", elles annonçaient un heureux événement comme un mariage ou une naissance ou alertaient d'un danger militaire ;
· inclinées à droite, elles annonçaient un deuil chez le meunier ou dans le village ou un danger militaire écarté.
· Les ailes étaient toujours orientées vers le lieu de l'événement
Source : Site Wikipédia : [WWW]http://fr.wikipedia.org/wiki/Moulin
III - EGLISE NOTRE-DAME DE THOUMEYRAGUES
Distante de quelques centaines de mètres seulement, elle nous est présentée par M. G. LEMARIE, qui nous explique qu’en plein terroir de Réforme (Sainte-Foy–Bergerac), elle a beaucoup souffert pendant les guerres de religion, et a ainsi perdu son bas-côté droit, dont de belles traces sont encore visibles.
Sur son mur-clocher, nous voyons des trous en façade qui ont dû servir à supporter un hourd (du francique hurd, palissade) : galerie amovible en charpente établie en saillie sur un mur.
Il nous précise aussi que les piliers sont d’origine : les pierres à leur base sont bien croisées, elles n’auraient donc pas pu être replacées ainsi en cas de restauration !...
Cette église romane du XII-XIIIème siècle est l'une des deux que possède aujourd'hui la commune des Lèves et Thoumeyragues. De dimension modeste, elle se compose d'une nef de trois travées fermées à l'est par un chevet plat. Une chapelle rectangulaire est flanquée au nord de la nef et la façade ouest, restée aveugle, porte un beau clocher-mur à trois baies coiffé d'un pignon ; le portail d'entrée se trouve donc dans le mur sud de la nef. La création d'une association de sauvegarde en 1998 a permis d'effectuer des travaux de restauration, de l'intérieur de l'édifice, qui contient un tableau classé de l'Ecole de Rubens représentant le Christ apparaissant aux apôtres
IV – PALOMBIERE DU BOIS FOU
Jacky GAYE présente cette palombière, qui correspond à un principe de chasse immuable, tant pour une palombière à couloirs que pour un pylône.
Le chasseur agit en manœuvrant des appeaux (ou appelants) – oiseaux vivants et masqués - afin d'attirer les vols de passage pour les faire se poser sur les arbres de la palombière. Le but est donc d'imiter avec ces appeaux, qui sont des pigeons domestiques ou des palombes, des oiseaux en train de se poser, de glaner ou de se reposer dans le bois. On trouvera en général les pylônes dans des bois à dominance de feuillus (hêtres et chênes).
Les chasseurs sont cachés dans une cabane d'où ils manœuvrent des mécaniques. Cette cabane, voire simple plateforme, est à la cime d'un arbre, d'une taille plus ou moins importante et en général très bien camouflée.
On retrouve dans ces installations les éléments essentiels qui composent une palombière au sol puisque le but recherché est le même, c’est-à-dire faire se poser les oiseaux autour de la palombière, à une différence près que le poste de guet et de tir est au sommet d'un arbre et que les oiseaux ne sont plus capturés vivants avec des filets, mais tirés au fusil.
Les équipements sont très similaires aux palombières au sol ; mais les chasseurs sont postés à la cime d'un arbre, et on n’y retrouve pas le même confort car la superficie n’est pas la même.
Notre animateur nous présente ensuite l’ouvrage qu’il a réalisé pour les Editions de l’Entre-Deux-Mers, et celui écrit en collaboration pour les Editions Sud-Ouest.
Enfin, il nous précise que la palombe se fête bien sûr dans la région, et en particulier à Bazas :
Chaque année (le 2-10 en 2010), la ville de Bazas se pare de bleu pour annoncer le retour de la palombe. Sous un décor de palombière reconstituée sur la place de la Cathédrale, la fameuse confrérie « Lous Paloumayres de Bazats » réunit en grande pompe son chapitre devant le Présidial. Démonstrations, messe des Paloumayres avec les Veneurs d’Epernon, intronisation des personnalités, repas dansant dès 20h.
V - CIMETIERE PROTESTANT DES BOUHETS
Nous partons ensuite vers le cimetière protestant des Bouhets, étudié en 1991-1992 par Mme Laurence Lemoine, dans son ouvrage :
« Tombes et cimetières protestants dans le canton de Sainte-Foy la Grande »
En chemin nous passons devant l’ancien temple des Bouhets, aujourd’hui propriété viticole. (Photos Yves CARLIER).
M. J. PUYAUBERT nous donne, sur place, les explications nécessaires :
Le cimetière est composé d’une parcelle d’environ 125 m x 60 m, qui fut donnée au consistoire par la famille BROCA ; les concessions y sont libres et gratuites.
Il doit sa renommée à deux personnages célèbres du canton de Sainte-Foy : le Pasteur THOMAS, et surtout le Docteur André Elie BROCA- (né le 04/11/1862 – décédé le 24/02/1925) : il fut professeur agrégé à la faculté de médecine de Paris, fondateur de l’école d’anthropologie et l’un des pionniers de la recherche sur le cerveau et les fonctions du langage.
VI - UNIVITIS - SES APPELLATIONS
Cf. site: [WWW]http://www.univitis.com – Il sert de base à nos commentaires.
“UNIVITIS, premier groupement de producteurs en vins de Bordeaux et du Sud Ouest, s’attache depuis 1984 à promouvoir les valeurs de la terre en révélant la typicité de ses vins issus d’une mosaïque de terroirs et d’appellations… A partir d’une implication forte auprès des producteurs, et d’une écoute des consommateurs, UNIVITIS élabore des gammes de vins de Bordeaux et du Sud-Ouest en constante évolution ». UNIVITIS produit des vins de nombreuses appellations, bordelaises ou non :
Les vins issus des appellations bordelaises :
- Bordeaux rouge, rosé, clairet
- Bordeaux blanc sec et moelleux
- Bordeaux Supérieur
- Sainte Foy Bordeaux rouge et moelleux
- Côtes de Franc - Côtes de Castillon
- Graves de Vayres rouge et blanc
- Entre deux Mers
Les Vins issus des appellations bergeracoises :
- Bergerac rouge et rosé
- Bergerac blanc sec
- Côtes de Bergerac moelleux
Les Vins issus de l’appellation Duras :
- Côtes de Duras rouge
- Côtes de Duras blanc
M. BOURGES nous informe de l’essentiel :
L'Union UNIVITIS dispose de deux magasins de proximité implantés dans les caves du groupe et regroupés sous l'enseigne « Terroirs, vins et découvertes ».
· L’un à côté de la principale unité de production, aux Lèves et Thoumeyragues,
· L’autre à Villefranche de Lonchat.
Des productions de bouteilles spécifiques y sont directement accessibles soit pour un achat à emporter, soit pour la vente par correspondance.
Quant aux centres de production, leurs sites sont situés à :
· Vayres,
· Gensac,
· Les Lèves et La Roquille,
· Villefranche de Lonchat.
Forte d’une riche palette d’appellations, UNIVITIS commercialise une grande partie de sa production en bouteilles, sur les marchés Export et en France. Marques ou châteaux sont ainsi adaptés aux différents circuits de distribution ciblés.
Les gammes commercialisées en bouteilles :
Chacune de ces gammes se décline en différentes catégories :
- les Premium d’UNIVITIS
- les marques phares
- les marques tradition
- les châteaux
- les « vins à la carte ».
Les ventes annuelles en bouteilles :
UNIVITIS commercialise 10 millions de bouteilles par an de vin de Bordeaux et du Sud Ouest auprès de ses clients en France et à l'exportation :
Producteurs avant tout : Les Producteurs d’UNIVITIS sont à l’écoute des clients : ils n’hésitent pas à pousser la recherche des adéquations cépages, terroirs, hommes…, pour élaborer, au final, des produits adaptés à leurs besoins.
Ce lien durable permet de proposer année après année un produit spécifique à un client, et mieux encore, de faciliter son adaptation à ses attentes
UNIVITIS regroupe :
- 230 viticulteurs adhérents, - 2 000 hectares - 4 sites de vinification, 12 appellations de vignobles,
Leur distillerie attitrée c’est l’UCVA de COUTRAS, ce qui nous ramène 15 jours en arrière …lors de notre visite dans cette ville !
VII – VILLAGE ET EGLISE DE LES LEVES ET THOUMEYRAGUES<<<
Monsieur le Maire, Jean-Michel Basset, viticulteur, nous présente son village de 530 habitants (2006) et son église dédiée à Saint-Pierre. Après nous avoir fait remarquer la spécificité du clocher-mur, aux multiples ouvertures, il nous parle des projets qu’il a pour sa commune, et en particulier d’un restaurant qui pourrait servir des repas courants et d’autres « améliorés »…., tout comme son souhait de voir apparaître de nouvelles boutiques…
Enfin, c’est l’heure d’aller à la salle de fêtes pour déguster l’apéritif offert par la commune : un bon crémant de Bordeaux, fabriqué par UNIVITIS.
Nous pourrons ensuite passer à table, assis, au bord du ruisseau la « Gravouze », et éventuellement acheter un très bon vin moelleux et frais, à un prix fort raisonnable : le Château Vergnes Beaulieu 2004 à 3,60 € les 50 cl. Vin délicieux, et apprécié sur un foie gras du Sud-Ouest…
VIII – PIGEONNIER DE CAPELLE
Sous une légère bruine, nous montons au pigeonnier de Capelle, pour écouter à nouveau M. BASSET, auquel Bernard LARRIEU apportera sa connaissance de ce type de construction :
· C’est un pigeonnier sur arcades,
· Il est rectangulaire, donc il n’est pas noble, et son propriétaire ne pouvait prétendre aux avantages fiscaux liés à ces derniers.
· C’est bien un pigeonnier car il possède un « larmier » :
Le larmier (randière ou bandeau), se présente sous la forme d’une corniche constituée d’un alignement de pierres plates placées en saillie d'une dizaine de centimètres, qui ceinture extérieurement les pigeonniers et colombiers. Outre son aspect esthétique, il a dans la plupart des cas, un double but :
1. Empêcher les prédateurs : fouines, rats, renards… de parvenir jusqu'au nid en stoppant leur ascension.
2. Rejeter l'eau des pluies en faisant retomber les gouttes loin du mur
Pourquoi posséder des pigeonniers « ou fuies » ? :
· Pour la viande,
· Pour la colombine : la fiente de pigeon ou colombine est un fertilisant car elle contient des nitrates, et desséchée, elle retarderait la chute des cheveux
· Comme signe extérieur de richesse.
IX – LE CHATEAU DE LA BEAUZE
Il pleut dru ! M. P AMIGUES nous propose d’abord de nous abriter sous une grange…
Puis, il nous parle de son acquisition qui correspond à un château aujourd’hui démantelé, car réparti en au moins trois propriétés, dont celle de M. et Mme LEMARIE.
Si la façade est de type Renaissance, l’arrière, qui donne sur la vallée et le village a un aspect moyenâgeux. Des traces d’échauguettes sont visibles.

X – VERS LA BEYLIE
Nous allons vers cette propriété viticole de M et Mme RICHARD, et au passage pouvons voir de nombreuses orchidées sauvages en bordure de la route !
Ici, est évoqué l’atterrissage de Jean Mermoz en 1931 pour se rendre chez son ami Pauvert.
XI – TROMPE-NIGAUDE
Sur le chemin : le lavoir du Château des Vergnes. Cette belle propriété nous est présentée par M. P. BLANCHET, qui l’a habité ; malheureusement elle n’est guère visible, cachée par la végétation.
XII – BIODIVERSITE ET INTERACTION FAUNE-FLORE AU DOMAINE DES VERGNES
M. J. BOCHENEK, jeune scientifique stagiaire chez UNIVITIS, nous parle de cette interaction, et évoque dans ce cadre le maintien ou non d’herbe entre les rangs de vigne qui doit être réfléchi, car sur certains terrains elle absorbe l’eau qui pourrait manquer à la vigne !
Il nous montre aussi, à coté du moulin, des boîtes utilisées comme nichoirs par les insectes. Ensuite, il décrit les efforts réalisés par son employeur pour travailler dans un cadre de développement durable : « c’est un mode de développement économique cherchant à concilier le progrès économique et social et la préservation de l’environnement, considérant ce dernier comme un patrimoine à transmettre aux générations futures. »
Cet engagement est formalisé par la création d’un label :
« BEE ORCHID*- Préserver la Nature de Demain» :
* « Bee orchid » ou Orchidée–abeille, du nom d’une orchidée sauvage trouvée à l’état naturel sur le domaine des Vergnes
XIII – POT FINAL APRES LES MUSI’COLLE

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