jeudi 3 septembre 2009

Sortie en Targonnais 30 août 2009

[WWW]Photos d'André DUMORTIER - [WWW]Photos d'Yves Carlier
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Tempus fugit

Chambrée : Deux cents marcheurs. Très bonne participation comme à l’accoutumée. Temps : beau le matin à très chaud l’après-midi. Intervenants de qualité : Martine Boit et Vincent Joineau de l’association A.S.P.E.C.T. Judith Canal, Bernard Larrieu. Partenaires impliqués dans l’organisation de la journée : Office du tourisme du canton de Targon, la Communauté de communes du canton de Targon, la cave coopérative de
 Rauzan-Grangeneuve, les associations l’A.S.P.E.C.T , le C.O.T et les Amis de Léo Drouyn.
Pour ce dernier dimanche d’août 2009, nous avions rendez-vous à la salle multi-activités de la commune de RomagneMichel Brun et les organisateurs de cette journée en pays Targonnais proposèrent aux randonneurs un circuit pédestre au cœur des communes de Romagne, Faleyras et Targon à la découverte d’une partie de leur patrimoine naturel et bâti. Les guides du jour nous conduisirent à travers une campagne principalement viticole, boisée, très vallonnée offrant aux regards curieux et attentifs des points de vue remarquables.

Le périple débuta avec la visite commentée par Bernard Larrieu de la maison fortifiée de Sauvagnac. Construite à la demande d’ Elie de Blagnac, estimée fin 13 ème siècle début 14 ème siècle par Léo Drouyn cette bâtisse fut construite sur un éperon rocheux. La maison noble, attestée par la présence de la ruine d’une fuie, offre des façades hétérogènes. Nous avons remarqué, entre autres curiosités la belle tour-escalier avec sa porte d’accès du 15 ème siècle, habillée de pilastres à clochetons et crochets. De magnifiques fenêtres à meneaux éclairent la façade sud. Les murs sont construits dans un appareillage de pierres datant du 14 ème siècle. La présence de meurtrières essentiellement disposées sur la façade la plus vulnérable de l’édifice (ouest) justifie le terme de maison fortifiée. Une stèle en pierre rappelle que cette dernière fut aussi la demeure de Jean Vialard Gondou, compagnon de la Libération.

Chemin faisant, « le groupe de pèlerins improvisés » visitèrent l’église de Faleyras ( 16 ème siècle ) dédiée à St Gervais et St Protais. Le seul intérêt de l’édifice reposerait sur la présence d’un portail roman que dessina Léo Drouyn publié dans la Revue Catholique de Bordeaux en 1888. « Bien que très simple, le portail est un des plus élégant que je connaisse. » Léo DrouynMartine Boit guida notre visite, rappelant avec malice que la vedette locale était le curé de Batz descendant du célébrissime comte d’Artagnan. Dans un coin du cimetière, un sarcophage du 19 ème siècle, offrait, à la curiosité des visiteurs, un sablier ailé gravé sur la pierre de son seul flan encore exempt des outrages dus au temps. Bernard Larrieu a perçu, dans cette observation inopinée, la parfaite illustration de la locution latine qui nous sert de titre pour le présent commentaire: Tempus fugit. ( Le temps fuit, passe inexorablement )
Nos pas nous emmenèrent ensuite au pied de l’unique mur encore debout ( 12 ème siècle) de la Commanderie Templière hospitalière de Montarouch ( mont rouge ) située sur lecanton de Targon. Adossée au château seigneurial, l’édifice religieux s’est écroulé progressivement après la démolition du château. Léo Drouyn a consacré des notes fournies sur cet édifice n’ayant que des ruines à dessiner ainsi qu’un chevet partiellement conservé. « Trop d’arbres, peu beaux d’ailleurs, entourent cette église qu’on ne peut bien voir qu’en hiver » Léo Drouyn.

Quarante cinq minutes plus tard le groupe investissait les berges ombragées du lac de la Bergère pour un « apéro » convivial offert par les organisateurs en guise de prélude rafraîchissant au traditionnel pique–nique.
Nous avions repris notre marche collective depuis la pause déjeuner lorsque notre guide nous proposa une halte digestive en sous bois à proximité d’une palombière. A l’invitation du conférencier, plusieurs femmes du groupe profitèrent de l’aubaine pour gravir les échelons des différentes échelles dressées permettant d’accéder à la plateforme d’observation réservée traditionnellement à la gente masculine. Au pied de la « joquette » ( cabane perchée ), la chasse à la palombe faisait débat. Nous eûmes droit au discours habituel, bien rôdé, mêlant écologie, sauvegarde de la nature, respect des traditions ancestrales, conditions incontournables d’une relation saine entre l’homme et la nature. Vous trouverez dans le « Dictionnaire de la palombe » publié aux éditions Sud-Ouest matière à satisfaire votre curiosité.

Autre décor, autre source d’intérêt avec la petite chapelle St Germain de Campet. Mme Boit déplora l’absence de toiture préjudiciable à la pérennité de l’édifice restant. Notre hôtesse mentionna également la présence dans l’ancien cimetière d’une croix porteuse de légendes, releva aussi, la présence de quelques traces de peinture à peine visibles à l’intérieur de la chapelle. Le guide subodora encore que la construction de cette chapelle sur ce site s’expliquerait par la proximité d’une fontaine pétrifiante. Les autorités religieuses se devaient de contrôler le site. Léo n’a pas visité cette chapelle.
Ce fut au tour de Bernard Ravagne de nous accueillir sous l’auvent de l’entrée de la cave coopérative Grangeneuve-Rauzan. L’homme est tombé tout jeune dans les cuves de « sa » cave coopérative créée en 1936. Il revisita avec émotion et passion l’histoire des locaux. Il aurait connu les « foudres » en bois, puis la génération des cuves en ciment remplacées progressivement par des cuves en aluminium. Il est fier des 160 000 hectolitres produits en A.O.C Bordeaux et Bordeaux supérieur exportés dans le monde entier. La dégustation qui s’en suivit a permis à chacun de se faire une idée de la qualité des produits proposés par cette unité viticole.

Retour à notre point de départ matinal : l’église de St Vivien de Romagne. Léo Drouyn a dessiné une église différente de celle que nous observons aujourd’hui, eu égard aux démolitions, remaniements et autres restaurations que l’édifice a subi depuis les passages de l’artiste. Le témoignage de l’archéologue, autant graphique que rédactionnel s’avère capital une fois encore. Léo l’a constaté. La porte est « fort belle »…La construction est réalisée en belle pierres d’appareillage moyen.

Ce dimanche 30 août, l’église accueillait deux artistes de grande qualité. Les concerts qui clôturent les journées de la Fête à Léo sont traditionnellement remarquables. Ce fut encore le cas avec le récital chant et guitare proposé par Françoise Detchenique ( belle soprano ) accompagné de Caroline Pareuil ( jeune et talentueuse guitariste ). Cette dernière a dû patienter en compagnie du public amusé, que les cloches aient fini d’annoncer l’heure et de sonner l’Angélus avant de reprendre le concert.
Une fois encore, il a fait beau, très chaud même pendant la Fête à Léo. Un grand merci à nos hôtes pour la qualité de leur accueil. 

A bientôt sur les chemins et les routes en compagnie des Amis de Léo et des autres.
Dominique D.









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– En Targonnais, à Romagne et Faleyras


Départ : Eglise de Romagne – 09h00 – à pied


Journée découverte du Targonnais, à travers les vignes, les prés et les bois, avec, au programme, les églises de Romagne et Faleyras, la chapelle de Saint-Germain de Campet, le château de Sauvagnac et la commanderie de Montarouch ! Comme tous les ans, repas convivial le soir : réservation nécessaire au 05 56 23 63 69.